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Rites de passage

À l’époque de la Confédération, des cérémonies ou des rituels marquaient les changements importants dans la vie des femmes, comme le mariage, l’accouchement et le décès d’un être cher. Les vêtements que les femmes portaient jouaient un rôle central quand il s’agissait d’honorer les étapes importantes de la vie.

Le mariage

Portrait de mariage en pied de Josephine Maud Spencer et du Docteur Alexander McTaggart, en compagnie du garçon d'honneur et de la demoiselle d'honneur, London, Ontario

Portrait de mariage en pied de Josephine Maud Spencer et du Docteur Alexander McTaggart, en compagnie du garçon d'honneur et de la demoiselle d'honneur, London, Ontario 1884, Photo © MCH

Le mariage, qui symbolisait le passage de la vie de jeune femme à la vie d’adulte et d’épouse, était souvent l’événement le plus célébré dans la vie d’une femme. Les parures de mariage et le trousseau d’une femme – possessions qu’une future mariée rassemblait en vue de sa vie d’épouse, comme des vêtements et du linge de maison – étaient essentiels à sa préparation pour le mariage. Au milieu du XIXe siècle, la plupart des mariées n’étaient pas en blanc, mais portaient plutôt une belle robe d’une couleur qu’elles affectionnaient, qui ferait partie de son trousseau et qu’elles réutiliseraient. À la fin du XIXe siècle, la tradition du mariage en blanc était établie.

La robe portée par Josephine Maud McTaggart (née Spencer) en 1884 quand elle a épousé le Dr Alexander McTaggart, à London (Ontario), témoigne de la richesse et des parures dont faisaient souvent étalage les familles de rang social élevé. Cette magnifique robe en soie ivoire comporte des éléments de haute couture, avec sa tournure élaborée et sa traîne. Josephine a également porté un long voile blanc, des chaussures de mariée ainsi qu’un corset et un jupon spéciaux. Les éléments d’un ensemble de mariage étaient souvent des vêtements précieux qui se transmettaient, comme ce fut le cas pour cette tenue : la fille de Josephine, Cecelia McTaggart, a porté le voile de sa mère quand elle s’est mariée en 1921.

L’accouchement

L’accouchement était habituellement la grande étape dans la vie d’une femme qui suivait le mariage. Une période de grande fierté, la grossesse était toutefois une affaire très privée pour les femmes et leur famille, comme en témoignent les corsets et les vêtements que l’on portait pour dissimuler un ventre proéminent. Puisque les vêtements de maternité n’existaient pas, les femmes de la classe moyenne modifiaient habituellement leur garde-robe ou se couvraient de longs châles. Il subsiste peu de vêtements à taille élargie parce qu’il était plus économique de reprendre un vêtement pour lui redonner sa taille d’origine. Cependant, une robe d’intérieur provenant de Lindsay (Ontario) dont la taille est lâche donne à penser que les robes d’intérieur portées par la maîtresse de maison le matin pourraient également avoir été portées à la maison pendant la grossesse.

Le deuil

La baronne Macdonald d'Earnscliffe  et sa fille Mary, Ottawa, Ont., Mai 1893

La baronne Macdonald d'Earnscliffe et sa fille Mary, Ottawa, Ont. Mai 1893, Photo © MCH

Lorsque les femmes perdaient un être cher, elles portaient souvent le deuil vêtues de robes noires, habituellement en crêpe ou ornées de crêpe et dépourvues de lustre ou de frivolité, suivant l’exemple donné par la reine Victoria après la mort de son mari, le prince Albert, en 1861. Comme on peut le voir dans la collection de la famille de sir John A. Macdonald, les bijoux incorporant des cheveux étaient faits de mèches de cheveux ou en contenaient. L’inscription « In Memory of N.S. » (à la mémoire de N.S.) est gravée sur une bague portée par madame Nicholas Sparks après le décès, en 1862, de son mari, dont les cheveux sont tissés tout autour. La tradition des bijoux incorporant des cheveux remonte au Moyen Âge. À l’origine, ces bijoux étaient conçus pour le deuil. Cependant, à l’époque victorienne, ils étaient également produits pour des événements spéciaux, comme les fiançailles et les mariages. La confection de bijoux, d’images, de paniers et d’ornements faits de cheveux est par la suite devenue un passe-temps populaire pour les dames.

Cette magnifique robe de mariée en soie ivoire a été portée par Josephine Maud Spencer lors de son mariage à Alexandre McTaggart à London, Ontario en 1884. Le corsage de baleines se referme avec dix-huit boutons couverts de soie, se serait ajusté au-dessus de son corset comme un gant. Du tulle en soie (ébouriffé) orne le cou et les manches. La jupe généreuse, coupée pour s’ajuster au-dessus de la tournure, est décorée d'un magnifique panneau en peluche de soie avec comme finition une bordure plissée.