L’école, d’hier à aujourd’hui

Le 25 septembre 2010

La rentrée scolaire a toujours été un moment à la fois triste et magique : la joie des grandes vacances cédait le pas à la course aux fournitures scolaires. Tant d’objets inconnus qui, demain, feraient partie de notre quotidien. Cahier Canada, boîte de réglettes, encrier ou étui à crayons font automatiquement apparaître un professeur, une classe aux pupitres bien alignés, des camarades turbulents ou le son de la cloche sonnant la récréation. Aujourd’hui, deux siècles de matériel scolaire font leur entrée au Musée : regard sur cette histoire écrite sur les bancs d’école.

Il était une fois…

Nous avons tous, au fond d’une armoire ou d’un tiroir, quelques objets rassemblés au fil des ans, souvenirs de moments précieux. Ces reliques de notre petite histoire deviennent souvent le point de départ de nos récits de jeunesse. Et s’ils résistent au passage du temps, c’est la génération suivante qui racontera notre histoire à partir d’un cahier d’écriture ou d’un sac d’école usé. Mais certains passionnés vont bien au-delà de leurs propres souvenirs : devenus collectionneurs, ils enrichissent la mémoire collective.

C’est ainsi que Mae Rooney, directrice d’école à la retraite, a bâti une impressionnante collection de matériel scolaire remontant au début du 19e siècle. Cahiers d’exercices, catéchismes, examens provinciaux, mais aussi encriers, mappemonde, globes terrestres, boîtes à lunch. Une collection toute personnelle qui, en 1996, s’est aventurée hors de chez elle : le Conseil des écoles séparées catholiques d’Ottawa-Carleton était à la recherche d’objets à présenter lors d’un évènement.

Devant le succès de cette petite exposition, l’idée d’un Musée de l’éducation catholique d’Ottawa-Carleton a vu le jour. L’imposante collection de Mme Rooney étant à l’étroit dans sa maison, elle ne se fit pas trop prier pour la remettre entre de si bonnes mains : la Commission scolaire offrait de prendre le relais et de poursuivre cette aventure, lui offrant une vitrine au sein même de ses locaux.

L’école entre au musée

Il y a près de deux ans, l’idée de donner à la collection un nouveau souffle incite la Commission scolaire à entrer en contact avec le Musée canadien des civilisations. Le Musée y voit tout de suite une occasion inespérée d’enrichir son patrimoine : les centaines d’objets rassemblés au cours des ans sont autant de témoins de l’évolution de notre système d’éducation.

Afin de tirer le meilleur de cette nouvelle acquisition, un attaché de recherche est alors engagé par le Musée pour procéder à l’évaluation de la collection. Anthony Di Mascio, spécialiste de l’histoire de l’éducation, s’attèle donc à la lourde tâche de trier, identifier, numéroter chacun des 750 artéfacts. Les quelques centaines de manuels scolaires, cahiers d’exercices et cahiers de maître viendront maintenant enrichir la bibliothèque du Musée; ils recèlent une foule de renseignements sur les méthodes d’éducation, les sujets abordés en classe, la représentation des garçons et des filles et les règles de bienséances à l’école.

Un certain nombre d’objets seront intégrés à la petite école Toles, récemment construite dans la salle du Canada, alors que les autres mappemondes, ardoises, pupitres et artéfacts divers formeront une vaste collection de culture matérielle qui permettra aux chercheurs de valider, de visu, et de mieux comprendre ce qu’ils ont pu découvrir dans des documents écrits. Incrédules face à l’idée que des mappemondes étaient fournies par la chocolatière Neilson’s dont le logo devait être mis bien en évidence? On a des preuves à l’appui!

Mais cette acquisition n’est qu’un point de départ : le rêve d’une exposition sur l’histoire de l’éducation grandit au sein des spécialistes du Musée. Élargir la collection, l’interpréter et la présenter au public serait l’occasion idéale de rassembler les générations autour d’une expérience commune, l’école. Une histoire à suivre, donc…