L’héritage du plus grand pur-sang reproducteur au monde

Le 1er novembre 2013

Mai 1964. Un pur-sang canadien relativement petit, nommé Northern Dancer, remporte l’une des courses les plus prestigieuses au monde, le derby du Kentucky. Le Canada est en extase. Le maire de Toronto remet au champion la clé de sa ville, les journalistes sportifs canadiens le nomment athlète de l’année et le cheval reçoit un déluge de lettres d’admirateurs. Le Musée des civilisations a récemment acquis une collection historique qui documente l’extraordinaire héritage laissé par Northern Dancer.

Le victorieux Northern Dancer a su conquérir l’affection des Canadiens à un moment précis de l’histoire du pays où la population se forgeait une fière identité nationale grâce à ses réalisations reconnues sur la scène internationale. Pour couronner son triomphe au derby du Kentucky, Northern Dancer arrive premier à la course de Preakness. La Tripe Couronne américaine de 1964 est désormais à sa portée, mais à Belmont, il arrive troisième. La même année, alors qu’il décroche le prestigieux Queen’s Plate canadien par sept longueurs et demie d’avance, une blessure met fin à sa carrière. Mais Northern Dancer se retire avec honneur : en deux ans de carrière, il a gagné 14 des 18 courses auxquelles il a participé et ne s’est jamais classé plus loin que troisième.

Désormais réservé à la reproduction, Northern Dancer se hisse bientôt au rang de plus grand étalon pur-sang du XXe siècle. En 1970, l’un de ses premiers descendants, Nijinsky II, devient le premier (et toujours le seul) cheval canadien à remporter la Triple Couronne anglaise.

Au moment du décès de Northern Dancer, en 1990, 467 de ses 635 poulains enregistrés avaient gagné des courses, dont 147 des courses stakes dotées d’un prix en argent. Plusieurs des plus célèbres pur-sang d’aujourd’hui s’inscrivent dans la lignée de Northern Dancer, dont des champions nord-américains, japonais, australiens et européens.

Northern Dancer constituait le principal atout de Windfields Farm, ferme d’élevage fondée dans les années 1950 par le magnat des affaires Edward Plunket (E.P.) Taylor. Située près d’Oshawa, en Ontario, et hébergeant plus de 600 pur-sang, Windfields Farm a remporté au cours des années 1960 plus de prix en argent que toute autre écurie d’élevage d’Amérique du Nord.

La collection E.P. Taylor-Windfields Farm, qui comprend des documents d’archives, des souvenirs et 97 trophées de course, dont plusieurs remportés par Northern Dancer, a été offerte en don par la famille Taylor, héritière d’E.P. Taylor. Cette collection relate avec d’amples détails les activités de la ferme et les carrières de ses pur-sang à l’aide de brochures promotionnelles, de photographies, de programmes de course, de coupures de presse, de correspondance, de registres de poulinage et de nombreux autres documents.

La collection témoigne de la vision et du remarquable savoir-faire d’E.P. Taylor. Il était l’un des hommes d’affaires canadiens les plus en vue et les plus influents de son époque, ami de présidents américains et de premiers ministres britanniques et hôte de la famille royale lors de ses visites à Toronto. Durant ses dernières années, Taylor a vécu aux Bahamas, où il possédait une maison et des intérêts commerciaux. Il y meurt en 1989, à l’âge de 88 ans.

La collection E.P. Taylor-Windfields Farm a été reconnue par la Commission canadienne d’examen des exportations de biens culturels en tant que collection d’intérêt exceptionnel et d’importance nationale. Elle aura son rôle à jouer dans le nouveau Musée canadien de l’histoire.