Marianne s’en va au… Musée

Le 25 mars 2011

Elle incarne les valeurs de la République et fait partie du quotidien des Français. Elle est le visage de leurs timbres d’usage courant depuis 1944 et apparaissait déjà sur de nombreux timbres commémoratifs dès 1935. Son visage y a même été dessiné par Salvador Dali, Jean Cocteau ou, plus récemment, le bédéiste Enki Bilal. Que d’honneurs! Pourtant… la Marianne n’a jamais existé. L’exposition Marianne, symbole de la liberté en France nous offre de suivre le parcours de cette grande dame mythique de la philatélie.

Liberté. Égalité. Fraternité.

Mais d’où vient cette Marianne? Les premières représentations d’une femme portant le bonnet phrygien remontent à l’époque de la Révolution française. Les marins et les galériens de la Méditerranée portaient alors un bonnet similaire à celui des esclaves affranchis de l’Empire romain. Les révolutionnaires du Midi amenèrent donc leur bonnet à Paris, en faisant ainsi un emblème du grand mouvement populaire qui mena à la Première République.

À cette même époque, Marianne était un nom très répandu dans la population féminine, mais considéré comme vulgaire par les aristocrates. Dans la foulée de la Révolution, on associa donc ce nom issu du peuple à l’image de la mère nourricière protégeant les enfants de la République. Et on la coiffa du petit bonnet phrygien, symbole de liberté.

La Marianne a vécu des hauts et des bas au cours des époques, mais elle en est ressortie triomphante. Non seulement figure-t-elle sur les timbres-poste depuis plus de 75 ans, mais son buste trône dans de nombreuses mairies de France. Et qui a servi de modèle à ces sculptures? Des femmes aussi célèbres que Brigitte Bardot, Catherine Deneuve ou Laetitia Casta. La petite Marianne du peuple a pris du galon!

Des Marianne de collection

La grande vedette française s’invite donc, dès le 18 mars 2011, au Musée canadien de la poste. L’exposition, qui regroupera près de 175 timbres-poste à l’effigie de Marianne, sera présentée dans le Coin des collectionneurs, un espace consacré à des expositions montées par des collectionneurs privés, en collaboration avec le personnel du Musée.

L’idée de cette incursion dans l’univers de la Marianne a germé dans la tête d’un grand philatéliste devant l’Éternel et bénévole dévoué du Musée canadien de la poste, Paul Gray. Celui-ci, après une carrière au ministère des Affaires étrangères, profitait d’une retraite active à Kemptville quand son épouse décide de s’engager comme bénévole au Musée des civilisations. Par curiosité, il l’accompagne à la rencontre initiale… et s’embarque à son tour. Quinze ans plus tard, il continue à s’impliquer de façon active et à partager sa passion pour les timbres. Il présente aujourd’hui sa 15e exposition dans le Coin des collectionneurs, une vitrine qui lui permet de mettre en vedette quelques pans de son imposante collection personnelle.

À travers une série de timbres-poste allant de 1935 à nos jours, Paul propose de suivre l’évolution de la Marianne et d’admirer ses nombreuses incarnations : Marianne « sauvant la race » ou commémorant le bicentenaire de la Révolution française; Marianne formelle ou ludique, figurative ou abstraite. Il nous présente ainsi la fascinante aventure d’un emblème qui, tout en incarnant les grandes valeurs d’un pays, se plie au jeu des courants artistiques.

Marianne, symbole de la liberté en France, au Coin des collectionneurs du Musée canadien de la poste, du 18 mars au 31 juillet 2011.