Un legs remarquable pour le Canada

Le 19 juillet 2012

Un crampon cérémonial en argent qui devait être le tout dernier crampon du Chemin de fer Canadien Pacifique. Un étui pour cartes de visite en argent serti de diamants, cadeau du duc de Connaught, futur gouverneur général du Canada. Un laissez-passer en argent sterling pour le chemin de fer Rio Grande Southern du Colorado. Tous ces objets remarquables ont appartenu à un homme extraordinaire : Sir William Cornelius Van Horne (1843-1915). 

Magnat des chemins de fer né aux États-Unis, puissant homme d’affaires, collectionneur d’art, artiste, propriétaire terrien, notable de la haute société — Sir William Van Horne était tout cela, et plus encore. La grande diversité de ses réalisations et intérêts se reflète dans une collection d’environ 250 objets et livres dont les héritiers de Sir William ont récemment fait don au Musée canadien des civilisations.

Grande diversité d’intérêts et de réalisations

Homme doué d’une immense énergie, Sir William est surtout connu comme promoteur de la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique, le premier chemin de fer transcontinental du Canada, qui a relié en 1885 le cœur du Saint-Laurent et des Grands Lacs à l’Ouest en pleine expansion. Âgé d’à peine 38 ans lorsqu’il quitte les États-Unis pour le Canada à l’invitation du conseil d’administration du Canadien Pacifique, Van Horne possède déjà une très vaste expérience des chemins de fer dans l’Ouest et le Midwest américains. Grâce à lui, la construction du Chemin de fer Canadien Pacifique s’est terminée cinq ans plus tôt que prévu.

Van Horne avait un esprit d’entreprise inépuisable. Après avoir quitté la présidence du CP en 1899, il dirige un consortium qui construit le premier réseau ferroviaire de Cuba. À titre de président de la Laurentide Pulp Company à Grand-Mère (Québec), il contribue à implanter l’utilisation de fibre ligneuse dans la fabrication du papier au Canada. Au cours de sa carrière, il siège au conseil d’administration de quarante entreprises au Canada, aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

Les affaires n’étaient toutefois qu’une des nombreuses passions de Sir William — l’art en était une autre. Collectionneur de tableaux européens et canadiens, de porcelaine japonaise, d’antiquités grecques et romaines et de divers types d’objets d’art, il était lui-même un habile peintre-paysagiste autodidacte.

« Sir William possédait une combinaison de qualités inhabituelles, explique John Willis, conservateur d’histoire économique et environnementale au Musée des civilisations. Doué d’une énergie et d’un dynamisme peu communs, il était très exigeant. Il avait néanmoins le respect de ses employés parce qu’il n’hésitait pas à travailler toute la nuit au besoin. Il avait une compréhension stratégique de ce que représentaient les chemins de fer, non seulement dans une optique commerciale, mais également comme pilier d’une société industrielle moderne. Il avait un très grand amour de l’art, des artistes et de sa nombreuse famille. Il adorait le plein air et la campagne, tout en étant membre à part entière de la haute société montréalaise. Cette collection, conclut M. Willis, nous aide à comprendre un homme dont l’enthousiasme débordant pour toutes les choses de la vie a contribué à façonner le Canada. »