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Les villages haïdas
Villages haïdas




     Haida Gwaii



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Masset

Masset

Les Haïdas appelaient ce village Uttewas (ou Village-de-la-pente-blanche) à cause des coquilles des innombrables repas de mollusques du passé qui sont éparpillées sur une colline proche. Cette colline portait le nom d'Idjao, et les maisons qui se trouvaient au sud de celle-ci formaient un village distinct lorsque les premiers blancs - des Européens et des gens de Nouvelle-Angleterre - sont arrivés. Les deux villages ont fusionné au milieu du siècle dernier pour former Masset.

En 1792, alors qu'il se trouvait à bord du Columbia, commandé par la capitaine Robert Gray, Joseph Ingraham fit un dessin de trois villages de l'inlet Masset. Celui qui est le plus proche de la pointe du côté est de l'inlet doit être Masset, celui qui est au sud, sur la même rive, est Kayung, et le troisième, sur la rive ouest, est Yan.

La colline de Masset servait de fort lorsque le lieutenant français Camille de Roquefeuil explora l'inlet en septembre 1817 :

Il y a quelque chose de pittoresque dans l'aspect global de ce gros village. Il est particulièrement remarquable par les figures monstrueuses et colossales qui ornent les maisons des principaux habitants, dont les bouches grandes ouvertes servent de portes [...] En amont, sur le bras de mer, il y a, du côté nord, au-dessus du village le plus grand, un fort, dont le parapet est recouvert d'un beau gazon, et qui est entouré d'une palissade en bon état.

À partir du milieu des années 1830, les gens de Masset et des villages environnants se rendirent chaque année au poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson de Fort Simpson, sur le continent, pour y vendre les pommes de terre qu'ils cultivaient. Le révérend Jonathan Green vit en 1829 des pommes de terre pousser dans des villages de l'île du nord. Il pensait que les Haïdas les cultivaient depuis longtemps. En 1839, un autre visiteur à Haida Gwaii, John Dunn, remarqua aussi que les Haïdas vendaient des pommes de terre : «J'ai entendu parler que ces Indiens ont vendu de cinq à huit cents boisseaux en une saison à Fort Simpson.» Tous les printemps, de grandes flottes de pirogues quittaient Masset pour aller commercer à Fort Simpson et prendre part à la pêche à l'eulakane à l'embouchure de la rivière Nass. Les Haïdas se battaient souvent avec les Tsimshians en ces occasions, ainsi qu'en fait foi une inscription dans le livre des comptes de la Compagnie de la Baie d'Hudson à la date du 14 septembre 1837.






Cette vue de Masset a été prise en 1878 alors qu'il n'y existait encore aucune maison de type européen. Dix ans plus tard, la plupart de ses habitations avaient été détruites et les mâts totémiques abattus pour en faire du bois à brûler.

Photo : George M. Dawson.
Archives nationales du Canada 259




Le premier poste de traite des fourrures dans Haida Gwaii fut fondé à Masset en 1853 par des intérêts privés, mais la Compagnie de la Baie d'Hudson, sous la direction d'Alexander McKenzie, en prit possession en 1869. Les écrits sur Masset de ce dernier couvrent près d'une dizaine d'années; on y trouve de nombreuses descriptions intéressantes des activités des Haïdas. Le commerce actif avec des Européens et des Américains de la fin du XVIIIe siècle à l'arrivée de missionnaires à Masset en 1873 ne changea guère les croyances ou les expressions symboliques et artistiques des Haïdas. De bien des façons, ceux-ci eurent facilement accès à de nouvelles formes de richesse, et l'esclavage persista bien après sa disparition ailleurs au Canada et aux États-Unis. Vers 1850, le chef Albert Edward Edenshaw était propriétaire de douze esclaves. Il en emmena quelques-uns à Masset lorsqu'il s'y fixa en 1883. George M. Dawson fait observer que des chefs à Masset avaient encore des esclaves au moment de son séjour en 1878.



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