« Guerrier corbeau »
D'après une peinture à l'acrylique de 24 po x 36 po par Bill Holm © 1991
Collection de Lloyd Averill

Dissimulée par le brouillard, une expédition guerrière tlingit, au début du XIXe siècle, s'approche d'un village ennemi. Les guerriers rament en silence, manœuvrant leurs grands canots de guerre pour se rapprocher du rivage escarpé. Les canots sont d'anciennes embarcations de combat, munies de larges proues droites et évasées qui semblaient apparemment conçues comme protection contre les flèches de l'ennemi. On dit que ces hautes proues étaient amovibles pour faciliter les déplacements. Leur détail semble être une exagération de la conception nootkan classique de ces canots, mais ces canots de guerre étaient utilisés dans les débuts de la période historique tout le long de la côte, de l'île de Vancouver à l'Alaska. Ce que l'on en sait aujourd'hui a été déduit de quelques dessins et peintures et de quelques maquettes autochtones. En tlingit, ce type de canot était appelé kookh-da-gi-gin-yakw. En kwakwaka'wakw, il s'appelait muhnka et c'est par cette appellation que le canot de guerre archaïque est le mieux connu aujourd'hui.

Un guerrier armé d'un mousquet à rouet obtenu dans un échange et d'un poignard à lame d'acier, dont la poignée se termine par une tête de corbeau, est debout dans la proue du canot de tête. L'image du corbeau, blason dérivé des lignées mythiques, est reproduit sur le canot et sur les rames, sur l'épaisse armure de cuir de bête et sur le casque sculpté décoré d'une crête de cheveux humains. Tous les guerriers sont armés de poignards ou de lances et sont protégés par une armure parfois renforcée de rangées de pièces chinoises.

Deux corbeaux survolent les canots en braillant dans le brouillard. Ils sont les évocations naturelles du héros mythique culturel Corbeau, inspiration des images qui paraissent en dessous. Les peuples de la côte du Nord-Ouest croyaient tous que les corbeaux parlaient un langage qui ne pouvait être compris que par ceux qui en recevaient le pouvoir et que ceux-ci pouvaient pressentir une victoire ou un danger. Peut-être que ces corbeaux tentent d'alerter le village de l'approche des guerriers.

SOURCES RECONNUES :
American Indian Art Magazine, vol. 19, no 1, p.49



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