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Histoire des Autochtones du Canada
Tome I (10 000 à 1 000 avant J.-C.)

Épilogue (Tome I)

Le Volume I traite des événements culturels les plus importants qui sont déroulés dans le passé dont, entre autres, l'occupation initiale des terres au sud de la Béringie par les Paléoindiens vers 10 000 avant J.-C., et probablement plus tôt, et la colonisation de l'extrême arctique et du Groenland environ 8 000 ans plus tard par les Paléoesquimaux. Dans le premier cas, des gens pourvus d'une technologie adaptée aux latitudes nord ont occupé la toundra et la toundra forestière qui couvraient le Canada à cette époque (Roberts et al. 1987). Dans le dernier cas, cependant, l'occupation de l'extrême arctique a été possible seulement parce que les Paléoesquimaux anciens étaient uniquement adaptés à survivre dans ce qui est considéré comme l'environnement le plus hostile et le plus exigeant qui a jamais défié l'occupation humaine. En plus des déplacements dramatiques des populations, il y a eu l'occupation plus graduelle des terres au fur et à mesure que les régions récupérèrent des effets de la dernière glaciation. Un exemple est le déplacement graduel vers l'est des Bouclériens dans tout le Bouclier canadien mais qui n'ont pas atteint la côte atlantique avant 2 000 avant J.-C. Un autre processus important qui se poursuit au cours de toute la Période II et la Période III est l'évidence d'un régionalisme croissant accompagné de l'élaboration de la technologie. Pendant tout ce processus de différenciation culturelle régionale, il y a aussi des indices d'une augmentation démographique.

L'invention du propulseur dans ce qui est maintenant le sud-est des États-Unis constitue une innovation particulièrement notable au cours de la Période II. Cet événement a eu lieu vers 8 000 avant J.-C. après quoi le nouvel ensemble technique s'est diffusé dans toute l'Amérique du Nord atteignant seulement le nord-ouest juste avant la Période III. Il faut remarquer que les pointes en pierre à lame biseautée et à bord à dentelure qui armaient les javelots du nouvel ensemble technique dans l'est sont remarquablement similaires aux modifications récemment introduites sur les couteaux à pain et à viande en acier dans notre ensemble technique. Aussi dans la Période II, il y a le témoignage d'une invention du harpon à tête basculante sur la côte orientale. Un tel événement indique l'existence ancienne d'un ensemble technique complexe pour la chasse aux grands mammifères marins. Une autre innovation a été la construction de barrages aquatiques dans presque tout le Canada et le témoignage de l'usage de filets maillants et d'épuisettes. L'ensemble technique de l'arc et de la flèche, qu'on croit avoir été apporté au Canada par les Paléoesquimaux, apparaît vers la fin de la Période III sur la côte du Labrador d'où il a été diffusé vers l'ouest aux autres cultures. Pour rencontrer les exigences d'un cérémonialisme en expansion, en général relié aux activités mortuaires, un réseau de commerce élaboré a été établi qui déplaçait les biens à travers le continent. Le cuivre natif commence à être extrait de mines et façonné en une grande variété d'outils et d'ornements par la méthode du martelage à froid et du recuit il y a au moins 7 000 ans. Vers la fin de la Période III, les premiers indices de développements culturels qui devaient éventuellement conduire aux sociétés stratifiées de la Côte-Ouest deviennent apparents. Entremêlés parmi ces événements et les développements reconnaissables dans l'enregistrement archéologique sont les facettes invisibles ou presque invisibles, de la technologie qu'on peut percevoir grâce seulement à des témoignages indirects. Faisant partie de cette technologie, on note l'usage d'embarcations partout au Canada. Les embarcations auraient varié des bateaux hauturiers jusqu'aux bateaux portables en écorce ou en peau. Les approvisionnements de nourriture pour l'hiver, essentiels à la survie des peuples chasseurs du nord, sont presque toujours invisibles dans l'enregistrement archéologique. Une exception se manifeste cependant dans les plaines : la production du gras des os qui constituait un ingrédient du pemmican, l'un des concentrés les plus efficaces jamais développés pour entreposer la nourriture.


 
Tome ITome II

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