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Histoire des Autochtones du Canada
Tome II (1 000 avant J.-C. à 500 après J.-C.)

La culture de l'Intérieur du Nord-Ouest (phase récente)
(Sommaire, Chapitre 29)

Il faudrait faire preuve d'une audace extrême pour oser suggérer l'existence de la reconstitution d'une seule culture archéologique dans une région qui s'étend depuis l'Alaska à la baie d'Hudson dans un axe est-ouest et, dans un axe opposé, depuis la côte de l'océan Arctique jusqu'aux étendues septentrionales de toutes les provinces occidentales depuis la Colombie-Britannique jusqu'au Manitoba. En effet, on a observé que "...il n'y a aucune reconstitution unique viable qui englobe toute la préhistoire des Athapaskans du nord quoique durant les deux dernières décennies, il y ait eu des recherches majeures pertinentes aux ancêtres de divers groupes athapaskans" (Clark and Morlan 1982 : 89). L'observation précédente semble cependant avoir été influencée par une croyance que la discipline de la linguistique peut donner une approximation du temps et de la nature des divergences dialectiques; une capacité à laquelle je n'accorde pas une aussi grande confiance. Contrairement à la situation qu'on remarque plus au sud, l'énorme masse terrestre du subarctique occidental a beaucoup de caractéristiques en commun et, dans cette perspective, ressemble aux terres immédiatement au nord et à l'est qui ont été occupées par les Inuits et les Algonquiens du nord, respectivement. En prenant la vallée du fleuve Mackenzie comme diviseur entre l'est et l'ouest, les zones de végétation pertinentes sont : à l'est, la toundra et la toundra forestière avec un coin de la forêt boréale au sud-ouest; et à l'ouest, les zones de végétation précédentes plus une étendue marquée de la forêt boréale et même une section de la forêt Columbia-Montane dans les étendues méridionales (McAndrews et al. 1987 : Planche 4). Les limites entre ces diverses zones de végétation ont fluctué dans le temps. Par exemple, dans la région orientale, la zone de transition actuelle entre le toundra forestière et la toundra aurait été dans la forêt durant le climat plus chaud de la Période IV (Gordon 1996 : 26). À l'est d'une ligne traversant, en direction nord-sud, le grand lac de l'Ours, le grand lac des Esclaves et le lac Athabasca, la topographie est celle du Bouclier canadien à relief relativement peu marqué et comportant d'innombrables lacs et rivières, la roche acide à nu comme le granite, et des vestiges d'écoulement des eaux glaciaires dont de nombreux eskers. Immédiatement à l'ouest de cette ligne, le bassin du fleuve Mackenzie qui traverse une série de plaines domine le paysage. Plus à l'ouest, dans les Cordillères proprement dit, la région est caractérisée par des montagnes, des terres montagneuses et des plateaux. À l'ouest, les grandes rivières sont le Yukon et les affluents occidentaux du fleuve Mackenzie. À l'est de la vallée du fleuve Mackenzie se trouvent de nombreux lacs, dont de très grands plans d'eau comme le grand lac de l'Ours, le grand lac des Esclaves et le lac Athabasca, et des parties de rivière dont la Peace, l'Athabasca, l'Esclave, la Coppermine, la Thelon et la Dubawnt. Pour un bref sommaire de l'environnement du subarctique, voir Gardner (1981) et pour une description des barrengounds, voir Gordon (1996 : 6-10). Dans le subarctique occidental, le caribou et le poisson sont les sources de nourriture les plus importantes et en partie le bison et le chevreuil dans le sud-ouest de la région (Gillespie 1981; Heidenreich and Wright 1987) reflétant le fait que la région entière a été dominée par deux régions écologiques majeures, la région arctique et la région boréale, quoique chacune connaisse une variabilité interne considérable (McAndrews and Manville 1987 : Planche 17). Une autre caractéristique commune de cette énorme région est qu'elle est occupée par des gens qui parlent des langues athapaskanes. L'enregistrement archéologique suggère que les ancêtres de ces gens, particulièrement à l'ouest, ont occupé la région pendant plusieurs milliers d'années. Cette opinion est appuyée par la concentration de langue mutuellement incompréhensible des Athapaskans du nord en Alaska, le Yukon et la vallée du Mackenzie, et le nord de la Colombie-Britannique (Krauss and Golla 1981). À l'est du fleuve Mackenzie, un enregistrement archéologique témoignant d'un contenu athapaskan n'a pas été identifié avant environ 700 avant J.-C. mais est ininterrompu jusqu'à maintenant. Le mode de vie traditionnel des gens du subarctique occidental n'a été sérieusement affecté par les contacts européens que dans la dernière partie du 19e siècle et le début du 20e siècle. Un excellent compte rendu ancien de la vie dans les barrengrounds peut se trouver dans Hearne (1958) et dans les écrits d'autres observateurs anciens. Les lecteurs peuvent acquérir une appréciation plus globale de la culture des Athapaskans du subarctique en consultant les chapitre appropriés dans le Tome 6 du Handbook of the North American Indians (Helm 1981). Des sommaires utiles peuvent aussi se trouver dans Jenness (1955) et McMillan (1988).


La route du caribou
La route du caribou

Les hardes de caribous utilisaient la crête des eskers, comme l'illustre la photographie, et fournissaient donc aux chasseurs un certain degré d'anticipation aux déplacements des caribous ainsi qu'aux occasions d'embuscade en dépit de la forêt dispersée. De tels systèmes d'eskers sont plutôt nombreux dans l'est du district du Mackenzie et du district du Keewatin.

(Reproduction de Gordon 1996 : Figure 1.2)


Dans ce qu'on admet être une généralisation grossière, l'archéologie de toute la région durant la Période IV (1 000 avant J.-C. à 500 après J.-C.) a été divisée entre les complexes de l'ouest et de l'est avec la vallée du fleuve Mackenzie agissant comme un tampon mal compris entre les deux. Il se pourrait que "...le district ouest du Mackenzie soit intermédiaire entre le Yukon et le centre du district de Mackenzie (cf. Morrison 1984)" (Clark 1987 : 188). Les complexes sont le complexe du lac Taye à l'ouest et le complexe de Taltheilei à l'est, remontant à la Période III (4 000 à 1 000 avant J.-C.) et vraisemblablement plus tôt, alors que le complexe Taltheilei a été le produit d'un déplacement exceptionnel de gens en direction est, vraisemblablement sortant du nord-est de la Colombie-Britannique et du territoire voisin du Yukon par l'intermédiaire de la rivière Peace et de la rivière Liard, les deux affluents majeurs du fleuve Mackenzie. Ce déplacement de population s'est étendu jusqu'à 1 500 km à l'est du fleuve Mackenzie en se rapprochant de la baie d'Hudson, au nord jusqu'à la côte de l'océan Arctique et au sud jusqu'aux étendues septentrionales de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. En dépit de la magnitude géographique exceptionnelle de cette migration, elle n'a pas, pour des raisons inconnues, attiré l'attention de beaucoup de chercheurs. Peut-être parce que cet événement qui a eu lieu dans les barrengrounds et les forêts du nord, a été trop isolé des considérations du sud et a manqué la romance de l'arctique. Apparaissant dans les barrengrounds du district de Keewatin vers 700 avant J.-C., au moment où le climat se réchauffait, l'occupation la plus intensive de ces territoires de la part des gens du complexe de Taltheilei, autrefois occupés par les Paléoesquimaux anciens, semble être survenue vers la fin de la Période IV (Gordon 1996).

Les deux complexes, du lac Taye et de Taltheilei, ont des facies régionaux et, alors qu'ils partagent plusieurs traits, accusent quelques différenceses l'un de l'autre. En un sens, il pourrait être plus approprié de considérer les deux complexes comme des traditions culturelles qui ont bifurqué l'une de l'autre à la Période IV. Une considération détaillée de la relation entre les deux complexes est gravement inhibée par la manque d'information archéologique provenant du nord de la Colombie-Britannique et de la vallée du fleuve Mackenzie. Pour les fins de cet exercice, les deux complexes sont utilisés comme des reconstitutions rudimentaires qui ont une quelconque cohérence interne mais dont la relation entre les deux à titre de parties composantes de la culture de l'Intérieur du Nord-Ouest (phase récente) n'est pas encore démontrable. Sous plusieurs aspects, la culture de l'Intérieur du Nord-Ouest (phase récente), comme c'était le cas de la culture de la Côte-Ouest (phase récente), peut le mieux se comparer à un tissu dont la chaîne verticale ou les traditions technologiques locales sont tenues ensemble par la trame horizontale de styles d'outils généralement partagés et d'autres traits. Cependant, le tissu de la culture de l'Intérieur du Nord-Ouest (phase récente) est même plus effiloché que celui de la côte du Pacifique. Une partie du problème rencontré par les archéologues est que la technologie de la culture de l'Intérieur du Nord-Ouest (phase récente) aurait été dominée par des objets façonnés en bois, en écorce, en peau, en nerf, et d'autres matériaux périssables (voir Rogers and Smith 1981). Même les os survivent rarement dans les sols acides qui caractérisent une bonne partie de la région, spécialement le Bouclier canadien. Plusieurs des catégories d'outils servant traditionnellement à la reconstitution de l'histoire culturelle, notamment les microlames et les pointes encochées, ont ce qu'on peut appeler une distribution capricieuse dans le temps et l'espace en Amérique du Nord. Une approche récente, prometteuse pour clarifier les aspects de l'histoire culturelle, est l'étude détaillée des méthodes de taille de la pierre pour produire des éclats-outils occasionnels ou des éclats-supports. Ces études tiennent compte de la considération de caractères comme la variété des plates-formes préparées et l'angle d'enlèvement des éclats (Gotthardt 1990; LeBlanc 1984). En fait, les simples éclats en pierre étaient indubitablement les instruments les plus importants de l'outillage de la culture de l'Intérieur du Nord-Ouest. Quelques formes de nucléus en pierre et les méthodes d'enlèvement des éclats auraient été un comportement culturel profondément ancré et peut bien, à long terme, constituer un témoignage plus significatif que les outils finis auxquels les archéologues se sont fiés pour reconstituer l'histoire culturelle. Les méthodes innovatrices d'analyse sont certainement requises si la situation par laquelle "...rarement tant de gens ont autant cherché à trouver si peu" (Workman 1983 : 87) doit être remédiée.

Le complexe du lac Taye est souvent assigné à l'Archaïque septentrional, reconstitution culturelle qui, de plus en plus rejetée ou qualifiée d'étayage hypothétique, ne peut pas se conformer à l'enregistrement (Clark 1992 : 79; Morrison 1987; Wright 1995 : 386). Assignées au complexe du lac Taye dans cet ouvrage sont la phase de Old Chief Creek du nord du Yukon et la phase du lac Taye du sud du Yukon. Ce n'est pas une proposition originale (Greer and LeBlanc 1983 : 33). La phase du Old Chief Creek conduit, croit-on, aux Athapascans Kutchin et la phase du lac Taye du sud-ouest du Yukon aux Athapascans Tutchone. Remontant à entre 1 000 avant J.-C. et 700 après J.-C., la phase du lac Taye (LeBlanc 1984 : 437) constitue le lien le plus étroit avec la phase de Old Chief Creek. Les traits partagés sont des pointes lancéolées, de grands couteaux bifaciaux, diverses formes de grattoirs, des chithos, de rares coins et des chutes de galet, et une absence de microlames. Par contre, des burins sur éclats, présents dans le sud, sont absents dans le nord. De même, le site Callison dans le nord de la Colombie-Britannique correspond au complexe du lac Taye (MacNeish 1960 : 1; Workman 1978 : 417) ainsi qu'avec le complexe du Mackenzie du lac Fishermans dans le sud-ouest des territoires du Nord-Ouest (Millar 1968). Les traits partagés sont des pointes lancéolées, des burins sur éclats et des formes de grattoirs dont des variétés encochées.

Même si le terme "Taltheilei" a été introduit par MacNeish (1951), le complexe a été défini pour la première fois par Noble (1971; 1981) sur la base d'une série d'assemblages récupérés de terrasses élevées à l'est du Grand Lac des Esclaves. La tradition Taltheilei de Noble était composée de plusieurs phases anciennes et récentes qui se terminaient avec les Athapaskans Couteaux Jaunes documentés historiquement quoique les Chipewyans et les Côtes de Chiens et potentiellement d'autres groupes étaient indubitablement impliqués dans le même complexe. Pour la Période IV, cette séquence de phases comprenait Hannessey, Taltheilei et Windy Poind. Paradoxalement, en raison en grande partie à l'effet d'entonnoir des routes de migration des caribous et l'usage répété des traverses de rivières/lacs sur les établissements humains, les sites dans les barrengrounds ont tendance à produire un plus grand nombre d'instruments que leurs contemporains de l'ouest. Les grands sites stratifiés ne sont pas rares et, ainsi, sous plusieurs aspects, la nature de la technologie du complexe de Taltheilei est mieux connus (e.g. Gordon 1996) que celle du complexe du lac Taye.

Le caribou revêtait une importance capitale auprès des gens de la culture de l'Intérieur du Nord-Ouest (phase récente), non seulement pour la viande mais aussi pour les peaux, les nerfs, les os et l'andouiller. Alors que le poisson revêtait une grande importance, particulièrement à l'automne et au début de l'hiver en vue de l'entreposage de la nourriture hivernale, nourriture pour les chiens et ressource de dernier ressort, sans le caribou il n'y aurait eu personne dans cette région. Le même commentaire pourrait être fait quant au poisson car c'était une combinaison de caribou et de poisson qui était essentiel à la survie. D'autres aliments constituaient, en grande partie, un complément à ces deux aliments principaux. La nourriture hivernale était particulièrement importante dans un territoire aux étés courts avec 24 heures de lumière diurne et des hivers comportant 6 heures de lumière diurne et de fréquents manques de nourriture. Le caribou même semple avoir influencé les naissances humaines dans l'est où "...quatre naissances sur cinq arrivaient en février, mars et avril dans les camps d'hiver en forêt, neuf mois après l'interception massive des troupeaux aux traverses des rivières de la toundra, neuf mois après le moment où les caribous en bon état de santé fournissaient suffisamment de gras pour permettre aux femmes dénées de concevoir" (Gordon 1996 : iii). À l'est d'une ligne traversant le Grand Lac de l'Ours et le Grand Lac des Esclaves et le lac Athabasca se trouvent plusieurs hardes distinctes de caribous des barrengrounds (Rangifer tarandus groenlandicus) alors qu'à l'ouest et au sud de ce repère le caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) dominait sauf dans le nord du Yukon et dans l'Alaska voisin où une autre espèce des barrengrounds ou de la toundra est représentée (Rangifer tarandus granti) (Banfield 1961 : Figures 5 et 6). Les hardes majeures regroupant les caribous des barrengrounds de l'est ont des régions spécifiques de mise bas au nord de leur territoire hivernal et des routes définies de migration entre les deux et ainsi il y a une corrélation entre les traverses traditionnelles des rivières par les caribous et les occupations humaines d'autrefois. À tire d'observation générale, on peut affirmer que la majorité des endroits des sites sont soit directement reliées aux caribous ou aux poissons ou aux deux, quoique avec une emphase saisonnière. Une grande mobilité durant la température chaude et un établissement plus sédentaire durant l'hiver auraient caractérisé les modes d'établissement de toute la région à l'étude.

L'enregistrement archéologique relié à la cosmologie et à la biologie humaine est très limité. Le traitement des défunts dont il est question dans les anciens documents historiques impliquent habituellement des sépultures de surface dont très peu sont susceptibles de résister au temps. Les observateurs européens qui commentaient l'apparente absence de cérémonie religieuse chez les divers peuples athaspascans du nord n'appréciaient indubitablement pas l'importance du pouvoir personnel, des esprits gardiens et les relations complexes et importantes entre les humains et les animaux. Ni non plus auraient-ils été conscients de l'importance des rêves pour influencer les comportements. Les chamans, dotés de pouvoirs exceptionnels qui leur permettaient d'agir à titre d'émissaires entre les individus et le monde surnaturel, représentaient l'un de ces cas où l'assistance, au-delà des pouvoir personnel et de l'adhérence des tabous, pouvait être recherchée.

Les relations avec leurs voisins lors de l'arrivée des Européens étaient hostiles aux Inuits au nord et aux Cris au sud-est. À la Période IV, la distribution culturelle était la même dans la région occidentale que durant la Période V mais, à l'est, a eu lieu un remplacement culturel majeur. Quand les gens du complexe de Taltheilei se propagèrent vers l'est dans tout cet énorme territoire qu'ils devaient éventuellement occuper, ils remplacèrent les Paléoesquimaux anciens. Il n'est pas encore clair si ce remplacement remplissait le vide laissé par les Paléoesquimaux qui s'en étaient retirés ou si les premiers ont forcé les deuxièmes à se déplacer. Le fossé temporel entre les derniers Paléoesquimaux dans les barrengrounds et l'apparition des premiers chasseurs du complexe de Taltheilei est étroit. Comme le démontre clairement l'enregistrement archéologique, les deux groupes culturels ont occupé les mêmes sites et pour les mêmes raisons - le caribou. Il n'existe aucune raison contraignante, tel un changement de climat, pour expliquer pourquoi les Paléoesquimaux auraient été inclinés à abandonner volontairement de riches territoires de chasse qu'ils avaient exploités depuis 1 500 avant J.-C. Le caribou n'avait pas modifié ses habitudes, à preuve le fait que toutes les cultures dans les barrengrounds, des temps les plus anciens aux plus récents, ont occupé les mêmes sites. On a spéculé qu'à l'est de la vallée du fleuve Mackenzie, une grande partie des territoires occupés par le complexe de Taltheilei impliqua le déplacement de ce qui était vraisemblablement la résidence saisonnière des Paléoesquimaux. De même, les Paléoesquimaux anciens disparurent des régions du nord de l'Alaska, du Yukon et de la région du nord-ouest du district de Mackenzie. Des témoignages directs d'hostilités peuvent rarement être détectés dans l'enregistrement archéologique et étant donné la nature de la guerre consistant en de petites et courtes confrontations dans la région selon les documents historiques, on ne peut s'attendre à en reconnaître les preuves. Ce qui est clair dans l'enregistrement archéologique (e.g. Gordon 1996 : Figure 8.1 contre Figure 5.1; McGhee 1987 : Planche 11) est que la culture de l'Intérieur du Nord-Ouest (phase récente), tel que représenté par le complexe de Taltheilei dans l'est et, croit-on, le complexe du lac Taye et/ou les complexes apparentés dans l'ouest, ont remplacé les Paléoesquimaux dans une grande partie de leur ancien territoire dans les étendues nordiques du subarctique occidental et dans les barrengrounds avoisinants.

Les sociétés de la culture de l'Intérieur du Nord-Ouest (phase récente), comme celles de leurs descendants à la Période V, auraient été composées de plusieurs familles regroupées en bandes régionales et, à un second niveau, de regroupements de bandes qui constituaient une structure tribale lâche. Dans ces sociétés égalitaires, une flexibilité considérable de choix individuel aurait existé. L'importance de petites unités familiales, hautement mobiles, est clairement évidente par les restes archéologiques généralement limités. La polygamie était très répandue à l'époque de l'arrivée des Européens même si peu d'hommes pouvaient se permettre de supporter plus qu'une femme. La nature de l'enregistrement archéologique est telle qu'il est vraisemblablement impossible de déterminer depuis quand et à quel point cette pratique était prévalente.


 
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