Le territoire
Le sud-ouest de la plaine d'Anderson
(bièvement)
(première partie)
par
Jean-Luc Pilon
Archéologue du PIPGN
Musée canadien des civilisations

Aire de recherche

Nous avons poursuivi nos recherches dans la région des hautes terres où prennent leur source plusieurs cours d'eau qui drainent la portion sud-ouest de la plaine d'Anderson qui, elle, est située à l'est du delta du Mackenzie. On a aussi effectué des reconnaissances dans les hautes terres de la plaine de Peel au sud et dans la région d'Inuvik à l'ouest.

La physiographie

Le sud-ouest de la plaine d'Anderson comprend trois secteurs physiographiques dont le principal est constitué des hautes terres du lac Hyndman. Là on retrouve des grands lacs de tête de cours d'eau donnant accès au quatre points cardinaux. Ce secteur est caractérisée par un terrain vallonné et par des canaux bien définis formés par les eaux de fonte des glaciers. La plaine Inuvik/rivière Anderson constitue le deuxième secteur et est située au nord et à l'ouest des hautes terres du lac Hyndman. Elle est marquée par des formations glacio-fluviales plus basses. Le dernier grand secteur physiographique, situé le long du fleuve Mackenzie, est formé d'une basse plaine, partie des basses terres de la plaine de Peel.

L'évolution du paysage

Les glaciers à la fin du Pléistocène recouvrait presque tout le sud-ouest de la plaine d'Anderson et la dernière avance glaciaire, remonte à il y a 13,000 ans. À cette époque, des régions libres de glace sont devenues des lac glaciaires reliés entre eux et qui coulaient dans le bassin de la rivière Kugaluk. Ces lacs ont formé des terrasses bien définies dans les hauteurs. Les terrasses plus basses, habituellement quelques mètres au-dessus du niveau actuel des lacs, peuvent découler de l'irrégularité du drainage de ces lacs et du rebondissement isostatique.

La déglaciation est survenue très rapidement dans la partie nord-ouest de la calotte glaciaire laurentidienne où la glace a pu avoir été relativement mince de telle sorte qu'elle fondait de la surface vers le bas plutôt que du bord vers le centre. La glace aurait donc disparu assez rapidement dans une grande région. De toute façon, la déglaciation a eu lieu entre environ 11,000 et 9,000 ans passés . Le paysage de la région a ainsi revêtu la physionomie qu'on lui connaît aujourd'hui vers au moins 9,000 B.P.

Les études palynologiques effectuées dans le nord des lacs Esquimaux et dans le nord-est du delta du Mackenzie indiquent que l'implantation de la végétation a suivi un processus assez rapide. Le bouleau nain était l'espèce dominante entre 10,500 et 9,000 B.P. De 9,000 à 5,500 B.P. on voit l'addition de l'épinette, du peuplier et plus tard du genévrier. La distribution de la végétation moderne a commencé dans la région du lac Travaillant il y a environ 5,000 ans.