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 LAURÉATE EN 1982
 Micheline Beauchemin  Peintre-lissierÀ propos de l'artiste | 
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   | « Artiste de la démesure, Micheline Beauchemin ne doute de rien. Elle 
s'annonce modestement comme "peintre-lissier", mais plusieurs de ses 
uvres comme celle du Cambridge Center tiennent davantage de la 
sculpture. Certaines sont de véritables mobiles, en mouvement 
perpétuel sous l'impulsion de l'air. Elle tisse des fils 
métalliques sur sa trame et compose L'Hiver qu'on offre au 
président de la République française, le Blanc 
totem qu'on présente à la femme du président 
d'Égypte ou la Sombre Carapace ailée qui orne le 
Centre industriel et culturel de Paris. S'alliant aux architectes les 
plus audacieux, elle s'assure qu'ils lui ménageront dans les 
immeubles qu'ils conçoivent les surfaces qu'occuperont ses 
tapisseries ou des aires dans lesquelles ses grandes uvres 
tridimensionnelles seront confortables. Donnez-lui des murs, ouvrez-lui 
des cathédrales. »
 
Guy FournierÉcrivain
 Montréal et Paris
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   | L'épanouissement artistique de Micheline Beauchemin s'est fait sans 
entrave, par un processus continu. Sa recherche passionnée de 
l'expression créatrice la pousse constamment à explorer son 
art et à aller aux quatre coins du monde enrichir ses connaissances.
 
À l'École des beaux-arts de Montréal, elle est 
l'élève d'Alfred Pellan et de Jean Benoit, dont elle loue 
aujoud'hui la créativité et l'ouverture d'esprit. À 
Paris, elle étudie le dessin et le vitrail et à Mistras, en 
Grèce, elle renoue avec la broderie  que les religieuses lui 
ont enseignée à l'école dans son enfance. Elle fait 
ses premiers tapis et tapisseries à Chartres.
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 | De retour à Montréal, Micheline Beauchemin est 
costumière pour le théâtre et la 
télévision. Elle a envie de créer des rideaux de 
scène mais, faute de commandes et d'outils adéquats, on ne 
peut pas à l'époque tisser des pièces de cette 
envergure au Canada. Loin de se décourager, elle se rend au Japon 
où les maîtres-artisans qui restaurent les murs du palais 
impérial l'initient aux grands tissages et aux textiles japonais.
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   | Rideau d'opéra, 1966, 1969
 Monofilament de nylon
 15 m x 27 m
 Centre national des arts, Ottawa
 Image utilisée avec la permission de l'artiste
 Archives - Boîte 592, F9
 
 
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   | La jeune artiste tisse des échantillons pendant ses multiples 
séjours au Japon; ces travaux lui valent deux commandes de 
création de rideaux de scène, l'un pour le Centre national des 
Arts à Ottawa, l'autre pour la Place des Arts à 
Montréal.
 
Avec la réalisation de ces deux grands projets, Micheline Beauchemin 
est lancée et continue de plus belle à bousculer les 
traditions.
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   | Hommage au fleuve Saint-Laurent, 1985
 Fils de soie et de métal
 Filament d'acrylique
 Tissé
 292 cm x 145 cm
 MCC 86-8 (Bronfman)
 
 
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   | Beauchemin travaillant avec des
 assistants au rideau de l'Opéra du
 Centre national des Arts d'Ottawa,
 à Kyoto (Japon), 1968
 
 
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 | Beauchemin se libère du métier à tisser. Ses 
pièces deviennent plus longues, plus larges, plus épaisses. 
Les traditionnelles tapisseries en haute lisse et en basse lisse se 
transforment en mobiles et en murales de fibres synthétiques. Son 
répertoire de matériaux se raffine et s'enrichit : laine 
filée à la main, soie et autres fibres animales, de même 
que nylon, aluminium, fils d'or et d'argent.
 
L'intérêt que Micheline Beauchemin porte à son 
métier ne s'est jamais démenti : elle a étudié 
le tissage au Mexique, au Cambodge, en Inde et en Amérique latine. La 
sophistication technique et la qualité intemporelle des textiles 
anciens sont selon elle des sources d'inspiration pour les tisserands 
contemporains. Parlant des étoffes précolombiennes, elle 
déclare :
 
« Voir, savoir que cela a été fait il y a si longtemps à 
la main, et par des gens qui avaient la même ambition que moi, que 
nous avons!...On regarde l'étoffe et on sait qu'il y a trois mille 
ans, quelqu'un s'est posé cette même question qu'on se pose 
aujourd'hui et la réponse...rien n'a changé. »
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   | Sombre carapace nordique
 Fils métalliques, soie
 15 x 10 pi.
 Image utilisée avec la permission de l'artiste
 Archives - Boîte 592, F9
 
 
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 | Micheline Beauchemin nourrit son inspiration dans la ferme du XVIIe 
siècle qu'elle occupe à Grondines, sur la rive nord du 
Saint-Laurent. Cette maison proche du village de Cap-Santé où 
enfant elle passait ses vacances fait le lien entre son passé et sa 
culture canadienne-française. Dans cet environnement paisible et 
familier, Micheline Beauchemin fabrique d'immenses tapisseries et des 
sculptures textiles pour les édifices publics du monde entier. Elle 
a transposé les techniques ancestrales du tissage dans les arts 
textiles contemporains.
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