n retrouve le luth dans toute l'Europe dès la fin du Moyen Âge. Son ancêtre, le ud arabe, a été introduit en Espagne lors des invasions Maures (711-1492). Le terme luth est un dérivé du terme arabe et de son article al-'ud. Le luth comptera parmi les instruments les plus importants en Europe jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

Luth À remarquer les teintes contrastées de l'érable et du palissandre Par David Miller Saskatoon (Saskatchewan) 1979-1980 Érable, épinette, palissandre, hêtre, poirier, ivoire, ébène, boyau Caisse : 51 x 29 x 14 cm; manche : 25 cm; chevillier : 22,5 cm Don de la Fondation Massey Étiquette : «David G. Miller Saskatoon, Canada #807»

Tout au long de son histoire, le luth connaît plusieurs transformations. Les cordes sont d'abord faites de boyau et installées par paires, ou choeurs, sur l'instrument. Puis la qualité des cordes se raffine et on en augmente progressivement le nombre pour permettre au luth d'avoir un répertoire toujours plus vaste. À la Renaissance, un luth peut avoir entre 6 et 10 choeurs, ce qui lui fait de 11 à 19 cordes, car le premier choeur est habituellement formé d'une seule corde. À cette époque, le luth devient un instrument soliste dont le répertoire demande une grande virtuosité. Il accompagne toujours le chant et on le retrouve dans presque tous les ensembles, se mêlant entre autres aux flûtes, aux violes et un peu plus tard au clavecin.

Cette rosace de style arabe se caractérise par la géométrie des lignes.

La panse de ce luth est formée de bandes d'érable alternant avec le palissandre. La table d'harmonie est ornée d'une rosace à caractère arabe sculptée à même le bois. Le manche et le chevillier sont en hêtre teint noir pour imiter l'ébène, la touche est en palissandre, les cordes et les frettes nouées sont en boyau, les frettes de la caisse sont en ivoire.

L'étiquette est une reproduction de la gravure de l'atelier d'un luthier publiée en 1785, à Paris, dans le livre Art du faiseur d'instruments de musique et lutherie.

     

David Miller

C'est au cours d'un séjour à Halifax pour remplir un engagement en tant que comédien que David Miller fait sa première expérience en lutherie. Il y fabrique son premier dulcimer des Appalaches à l'aide d'un livre d'instructions. Tout en poursuivant ses expériences dans la construction de divers instruments, c'est dans les livres qu'il puise les connaissances théoriques nécessaires au développement de son art. Parmi ses instruments, on compte des luths et des guitares, de même que des dulcimers des Appalaches. Dans son approche de la facture d'instruments anciens, David Miller tente de reproduire leur côté esthétique le plus fidèlement possible. Dans la facture d'instruments traditionnels, il se permet un peu plus de liberté, n'hésitant pas à créer de nouveaux motifs ornementaux ou à modifier certains aspects techniques de l'instrument dans le but de le rendre plus efficace.