Opus 8 - Flûte à bec en sol |
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é en 1492, Sylvestro Ganassi est un musicien actif jouant aussi bien de la viole de gambe que de la flûte à bec. Attaché à la cour des Doges de Venise, il se produit également à la basilique Saint-Marc. Il publie, en 1535, une méthode pour flûte à bec fort complète intitulée Opera Intitulata Fontegara. Cette méthode témoigne de la technique très poussée qu'avaient développée les flûtistes et démontre ainsi la place privilégiée de la flûte à bec dans la musique de cette époque.
Jean-Luc Boudreau a construit cette flûte d'après un modèle ayant cours à l'époque où Ganassi écrivit sa méthode de flûte, mariant de manière tout à fait originale un matériau typique du Québec à un modèle de facture de la Renaissance italienne. L'instrument est fait en deux sections retenues par une bague en laiton. La flûte est accordée au diapason la-440. Jusqu'au XIVe siècle, c'est principalement dans la région du Rhin qu'on en joue, et c'est ainsi qu'on lui a parfois donné le nom de « flûte allemande » lorsqu'on commence à en faire usage dans les autres régions européennes. À la Renaissance, la flûte consiste encore en un simple tuyau cylindrique percé de six trous, elle pouvait être de trois tailles différentes. Sur les tableaux d'époque, on la représente souvent au côté d'un chanteur, en compagnie d'un luth, d'une viole ou d'une harpe. Jean-Luc Boudreau Jean-Luc Boudreau Montréal (Québec) 1992 Jean-Luc Boudreau fabrique des flûtes à bec, des flûtes baroques ainsi que des flûtes traversières baroques et classiques depuis déjà une dizaine d'années. Peu après avoir obtenu un diplôme en musique, plus précisément en interprétation avec spécialisation en flûtes anciennes, il se tourne vers la facture de flûtes qu'il aborde en autodidacte. En 1983, il obtient une bourse du ministère des Affaires culturelles du Québec pour faire de la recherche dans les musées européens, pour étudier de près les instruments originaux des grandes collections et pour visiter des maîtres facteurs. Tout en se basant sur les modèles anciens pour construire ses flûtes, il aime explorer les moyens technologiques modernes pour faciliter la facture et améliorer les possibilités de ses instruments. Il a ainsi conçu un outillage spécialisé pour diverses étapes de la fabrication comme le perçage des tuyaux et le tournage. Il travaille le design de la flûte à l'ordinateur et il substitue à l'ivoire un matériau de synthèse telle la résine de polyester moulée pour décorer certains instruments ou pour fabriquer le corps même de la flûte. Jean-Luc Boudreau a participé à de nombreuses expositions en Europe et aux États-Unis et il a donné de nombreuses conférences-ateliers sur l'entretien et la fabrication des flûtes. Dans son atelier montréalais lui parviennent des commandes du Canada, des États-Unis et d'Europe. Il compte déjà environ 450 instruments à son actif.
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