Opus 42 Flûte traversière baroque |
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ean-François Beaudin a construit cet instrument d'après une flûte de Johann Joachim Quantz (1697-1773) qui se trouve dans la collection Miller de la bibliothèque du Congrès à Washington. Quantz, un flûtiste, compositeur et théoricien allemand, enseigna la flûte à Frédéric II le Grand de Prusse, entre autres.
Son traité sur la flûte Versuch einer Anweisung die Flote traversiere zu spielen (Sur le jeu de la flûte traversière), publié à Berlin en 1752, constitue une des sources d'information les plus riches sur la pratique instrumentale de cette époque. Les flûtes de Quantz diffèrent surtout des flûtes plus anciennes de Hotteterre par leur facture en quatre sections, par l'ajout d'une deuxième clef et d'une coulisse intérieure située entre la tête et le corps qui permettent d'abaisser le diapason sans défaire l'équilibre de l'accord. Quantz avait construit sa flûte avec six corps de rechange, l'artisan a choisi de reproduire le corps donnant le diapason la-392 Hz qui semble, d'après l'usure des trous, avoir été le plus joué. Le facteur a aussi remplacé l'ivoire des bagues de la flûte originale par du plastique. Le nom du facteur est inscrit au-dessus d'une tourterelle aux ailes ouvertes. Ils ont été poinçonnés à froid. Jean-François Beaudin s'identifie à cet oiseau. Pour lui, l'oiseau est « symbole de liberté, solitude apprivoisée, introversion dans son chant, doux mais qui porte loin comme la flûte traversière baroque, touchant par son aspect mystérieux. » Jean-François Beaudin Musicien et facteur de flûte, Jean-François Beaudin se spécialise dans la musique des XVIIe et XVIIIe siècles. C'est en Hollande, au Conservatoire royal de musique de La Haye, qu'il perfectionne son jeu de la flûte traversière baroque et de la flûte à bec. C'est également dans cette école renommée que le facteur australien Frederick Morgan l'initiera à la facture de flûte et à l'art de dresser les plans des flûtes anciennes. Trois fois boursier du ministère des Affaires culturelles du Québec, Jean-François Beaudin peut faire des stages de perfectionnement et un nombre impressionnant de voyages pour examiner des collections d'instruments anciens à des fins d'analyse et de réalisation de relevés et de plans. En plus d'avoir dressé des plans pour ses recherches personnelles, Jean-François Beaudin a reçu des commandes de trois musées : le Musée instrumental du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, le Musée d'instruments anciens de l'Université d'Édimbourg, en Écosse et le Staatl. Institut fur Musikforschung preussischer Kulturbesitz de Berlin, pour lesquels il tirera plus de 50 plans. Ayant derrière lui une bonne quinzaine d'années d'expérience, Jean-François Beaudin a construit plus d'une centaine d'instruments. Sa production comprend plusieurs modèles de flûtes traversières et de flûtes à bec ainsi que des flageolets pour des clients qui proviennent surtout d'Europe. Dernièrement, lors d'un voyage aux Indes, il s'est intéressé à la flûte de bambou indienne.
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