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Jeli-koni
Mali
Ethnie : Bamanan
Griot fabriqué par Jeli Oumar dit Maa Ncinii Konè,
caisse de résonance fabriquée par le père
de Jeli Oumar, Cuanta Koumaré, forgeron
2000
Musée canadien des civilisations
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Le nom jeli-koni signifie
littéralement « luth de griot ». Dans
de nombreuses sociétés africaines, la
population est composée d'une majorité de
cultivateurs qui côtoient une minorité
formée d'artisans forgerons, de travailleurs
du bois, de cordonniers, de musiciens.
Ceux qui font partie de la caste des musiciens — société
d'artisans ayant certains privilèges et auxquels
s'appliquent certaines interdictions — sont appelés
« griots » ; ils sont les artisans de la parole.
Généalogie, contes, épopées,
chants font partie des connaissances du griot, gardien
de la tradition.
Pour devenir griot, il faut savoir manipuler le verbe.
La maîtrise de la langue et l'entraînement de
la mémoire font partie des disciplines enseignées
à l'école de la parole, un griot transmettant
ainsi son savoir à un membre de sa famille ou de sa
caste. Deux facultés sont essentielles à un
griot: l'imagination et le cœur. Pour parvenir à bien
exprimer ce qu'elles permettent, trois facteurs doivent
intervenir : l'esprit, l'intelligence et
la mémoire.
Autrefois, on jouait du koni à la cour royale pour
divertir le roi de Ségou — ancienne capitale du
Mali — en évoquant sa puissance, ses victoires et
ses qualités guerrières. Aujourd'hui, ce luth
à quatre cordes n'est utilisé que lors
d'événements heureux comme les baptêmes,
les mariages et la circoncision. La musique du koni
éveille la sensibilité en accroissant le bonheur
qui peut atteindre l'extase. Elle incite l'individu à
se surpasser et à aller jusqu'à mettre sa vie
en péril.
Les récits qu'accompagne le koni sont
centrés sur la vie des héros et constituent
aujourd'hui l'essentiel de ce répertoire. Les musiciens
les racontent au cours des causeries nocturnes.
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