VISITE COMPLÈTE
Le processus de
conception - LES DÉFIS
Composer avec toutes les sources
d'information était un véritable défi. Le
Musée réunirait en un complexe diverses fonctions
interreliées. Il serait, selon les termes employés
dans le programme d'architecture, « à la fois
un marché d'idées, une école, un
hôpital pour les objets historiques, un temple
consacré au patrimoine et une scène pour des
spectacles ». Certaines parties de l'architecture
devaient être expressives, et d'autres discrètes;
certains secteurs devaient être adaptés à
des fonctions précises, d'autres rester polyvalents.
Un plan qui montre le deuxième
niveau du Musée - les pavillons publics et
administratifs.
© Musée canadien des civilisations,
D2004-18578, CD2004-1376
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Le point de départ de l'architecte était
l'intérieur de l'édifice : il fallait d'abord
étudier et comprendre les fonctions internes, leur donner
des formes précises, et construire l'édifice
autour d'elles. La transposition d'un programme écrit en
une structure à trois dimensions, avec des plans
verticaux et des plans horizontaux, entraîna certaines
modifications visant à concilier les différents
besoins de locaux contigus.
Le pavillon administratif.
© Douglas J. Cardinal Architect Ltd.
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L'architecture devait avant tout répondre aux exigences
de la collection, ressources la plus précieuse du MCC. La
climatisation devait permettre la conservation à long
terme des objets dans les réserves et les salles
d'exposition. La structure de l'édifice devait être
pensée en conséquence, en tenant compte des
variations extrêmes de température propres à
notre climat. Il faut protéger les collections contre le
vol, l'incendie et autres risques et les loger de façon
fonctionnelle.
Les meubles de rangement des collections
dessinés pour le MCC s'élèvent à une
hauteur de deux étages et sont dotés de grillages
servant de mezzanines. Bien qu'ils aient été
conçus d'abord comme des étagères, on peut
facilement les transformer, par exemple en y adaptant des
tiroirs.
© Musée canadien des civilisations,
D2004-23607 (à gauche), D2004-23608 (à droite), CD2004-1378
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Les objets doivent être conservés dans un milieu
stable et spécialement adapté. Certains sont
très sensibles à la lumière, qui peut les
endommager de façon progressive et irréversible.
Pour prévenir ces dommages, la solution traditionnelle des
musées est de réduire la durée d'exposition
à la lumière et l'intensité lumineuse dans
les réserves et les salles d'exposition, et de
créer des « chambres noires »
où les objets sont exposés sous un éclairage
tamisé et soigneusement contrôlé. Cela posait
un problème à Cardinal, qui avait l'habitude
d'utiliser la lumière naturelle pour donner vie à
ses constructions. En outre, la lumière naturelle offrait
un moyen de combattre la fatigue qu'éprouvent les
visiteurs des « chambres noires » en raison
d'un manque d'orientation et de stimulations visuelles. Il
fallait aussi tirer parti de la beauté du site.
Le MCC offre un parcours simple et
ponctué d'ouvertures sur l'extérieur, permettant
aux visiteurs de s'orienter plus facilement.
© Musée canadien des civilisations, D2004-18592, CD2004-1377
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La question de la lumière naturelle illustre un des
grands problèmes de la construction d'un
musée : faut-il construire un musée pour
protéger des objets ou pour accueillir des visiteurs? Il
semble parfois impossible d'assurer en même temps une
protection maximale des objets et leur accès au public
dans les meilleures conditions.
Le MCC devait offrir les installations et les commodités
voulues pour la sécurité, le confort et le plaisir
des visiteurs. Toutes les aires publiques devaient être
facilement accessibles, et il fallait que l'entrée
principale donne sur la rue Laurier. Les salles d'exposition
devaient pouvoir accueillir sans difficulté un grand
nombre de visiteurs et leur permettre de circuler à leur
propre rythme. Le parcours à suivre devait permettre aux
visiteurs d'éviter les expositions sans
intérêt pour eux ou de revenir sur leurs pas vers
le centre du musée. Il était également
important que l'architecture soit un symbole de la fierté
et de l'identité nationale, et projette une image active
et dynamique du musée afin d'y attirer les touristes en
visite à Ottawa et d'en faire une des grandes attractions
touristiques de la capitale.
Après avoir satisfait aux exigences du personnel du MCC,
il fallait maintenant façonner l'architecture en fonction
de facteurs externes liés à l'emplacement de
l'immeuble et à sa situation dans le bassin de
l'Outaouais. D'une part, l'édifice devait s'imposer par
sa dignité afin d'associer plus étroitement la rue
Laurier au parcours d'honneur; d'autre part, sa façade
devait être animée et pittoresque de façon
à attirer les passants. En même temps, il fallait
que l'architecture soit en quelque sorte transparente pour donner
aux visiteurs un avant-goût de l'intérieur du
musée. L'emplacement devait être en soi attrayant,
accueillant et dynamique de façon à offrir un cadre
agréable pour certaines activités publiques. Une
des principales difficultés était d'éviter,
pour des raisons esthétiques, les parcs de stationnement
à ciel ouvert, et, en même temps, de trouver une
solution satisfaisante aux problème des arrivées
et des départs des groupes.
Certaines perspectives des liens
symboliques et rituels entre le MCC et l'édifice du
Parlement, centre politique du Canada.
© Musée canadien des civilisations, D2004-23611, CD2004-1378
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L'édifice ne devait pas bloquer l'accès du parc
Laurier, de façon à ce qu'il soit bien
évident que les activités en plein air sont
ouvertes à tous. Il ne devait pas former un mur entre
Gatineau et la rivière, ni s'élever très
haut au-dessus du niveau de la rue. L'édifice ne devait
pas non plus empiéter sur le corridor public et le
sentier récréatif qui longent la rivière.
Et surtout, ses éléments intérieurs aussi
bien qu'extérieurs devaient exploiter certaines vues sur
la rivière et la colline du Parlement. À cet
égard, la Commission de la Capitale nationale avait
délimité certaines zones, dont les dimensions et
les recoupements ont eu une influence sur la forme du
musée. En outre, par son architecture, le musée
devait se présenter comme une grande attraction
touristique. L'emplacement étant peu élevé,
il fallait veiller en particulier à ce que les
toits - bien visibles de la colline du Parlement, de la
pointe Nepean, du pont Alexandra et des immeubles en hauteur du
centre-ville de Gatineau - aient un aspect distinctif et
attrayant.
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