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(Photo : Harry Foster  © Société du Musée canadien des civilisations)


L'éloignement du pays d'origine, s'il est source de douleur ou de nostalgie, ouvre aussi un espace de liberté créatrice. En effet, la séparation rend possible un nouveau regard sur soi et sur les références du passé, et permet du même coup un regard distancié sur la société d'accueil et les rapports entre les peuples. Autrement dit, l'éloignement nous permet d'être tout à la fois «moi» et l'«autre».

Rawi Hage Adel Alnaser Bernice Lutfie Sorge Jamelie Hassan Karim Rholem

Certains artistes vont en ce sens entrecroiser références historiques et expériences vécues; d'autres s'emploient à créer un espace indéfini entre fiction et réalité pour traduire une existence «entre deux» milieux de vie; d'autres encore font dialoguer le mythe et la réalité, les «gens d'ici» et les parents de là-bas, ou s'intéressent au contexte historique, social et culturel qui sous-tend toute représentation.

Les artistes se servent de la distance et de la multiplicité de leurs repères pour décrire, interroger, déplacer et déconstruire en toute liberté, ou encore décoder des images et des représentations conventionnelles ou répressives.

Sans complaisance, à travers divers registres, références, voix et langues, ils et elles nous rappellent que ce qui compte, c'est l'espace de création et non l'appartenance à un territoire.