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Commode peinte, 1976-2001 Caséine et acrylique sur bois, fleurs en plastique peintes Prêt de l'artiste (Photo : Harry Foster © Société du Musée canadien des civilisations) «Il n'y avait que de la neige et je me souviens d'une chose,
j'ai peint le sous-sol de ma maison en vert pomme. En vert parce que
je pensais que la neige n'allait jamais fondre.» «J'ai vécu dans tant de pays que je n'ai pas encore
trouvé ma maison, je la cherche encore. Je dis que je l'ai
trouvée, que c'est ma cabane au Canada. Mais je ne sais pas encore
si je l'ai trouvée. Je ne sais pas.» Extraits d'une entrevue avec l'artiste Née en 1939 à Beyrouth de parents arméniens rescapés du génocide, Mirella Aprahamian a quitté le Liban pour poursuivre des études artistiques en Suisse. Elle a séjourné ensuite en Grèce, au Maroc et, pendant 13 ans, en Grande-Bretagne. Établie au Canada depuis 1984, elle vit à Montréal. Mirella Aprahamian, Montréal, Québec, 1999 Camille Zakharia Procédé numérique Iris Collection du Musée canadien des civilisations Cette artiste professionnelle a amorcé sa formation à l'ALBA de Beyrouth et a approfondi ses connaissances en suivant des cours dans les divers pays où elle a résidé - entre autres à la Cass School of Art à Londres et au Pratt Graphics Center à New York, en privilégiant surtout les techniques de l'estampe. Même quand je peins, je suis graveure, dit-elle. Cette « méditerranéenne », comme elle se qualifie elle-même, a trouvé au Canada une nouvelle lumière blanche, celle de l'hiver. Quand je suis arrivée ici, j'utilisais des couleurs très pures, très violentes... et petit à petit, toute cette neige... et le désir de m'adapter, la peur d'être moi-même... Ensuite, j'ai pris une vitesse de croisière. Et tout a changé, l'inspiration, le style... Un thème récurrent dans ses paysages fictifs, ses estampes et ses meubles peints : la petite maison au toit rouge de son pays natal. J'ai vécu dans tant de pays que je n'ai pas encore trouvé ma maison, je la cherche encore. Vendémiaire II, 1995 Craies d'art à l'huile sur papier BFK Rives Prêt de l'artiste (Photo : Harry Foster © Société du Musée canadien des civilisations) Beaucoup d'artistes rêvent de leur passé, ajoute-t-elle, mais ne peuvent l'exprimer que dans un autre pays. C'est mon cas. Toutes ces images peuvent être créées parce que je suis ici, ailleurs que dans mon pays. Autrement, ce ne serait pas possible. Mirella Aprahamian compte à son actif bon nombre d'expositions au Canada et à l'étranger, et ses œuvres figurent dans de nombreux musées et institutions, notamment le Musée de Lodz en Pologne, le San Lazzaro Museo à Venise, la Bibliothèque nationale du Canada et la Bibliothèque nationale du Québec. http://collections.ic.gc.ca/waic/miapra/miapra_f.htmmirella@videotron.ca |