Everything and nothing (from the ongoing project,'untitled')
Everything and nothing
(from the ongoing project, "untitled")
, 1999-2001
(Tout et rien [du projet en cours«sans titre»])
Installation vidéo
Prêt de l'artiste
(Photo : Harry Foster  © Société du Musée canadien des civilisations)



«Dans le prolongement de ma série de projets (1979-1999) sur les manifestations politico-culturelles, les représentations ethnographiques et les états d'être, cette installation traite des frontières, du [et des] nationalisme[s], de mouvement[s] (passages, transitions et espaces-temps interstitiels), de subjectivité et des conditions propres au fait de se déplacer et de vivre inter et trans-culturellement. [...]

Ce qui m'intéresse, c'est d'entrechoquer l'espace intensément personnel du moment du dialogue avec le contexte du lieu social et politique intrinsèque qui, s'il diffère avec chaque sujet, présente des points d'opposition /correspondance communs qui se recoupent : le sentiment d'appartenance au lieu, les façons de penser la communauté, la privation des droits et les liens transnationaux.»


Extrait de l'entrevue de l'artiste




Petit-fils d'immigrants libanais, Jayce Salloum est né en 1958 à Kelowna, en Colombie-Britannique. Après des études en arts aux États-Unis, il entame sa carrière artistique en 1975, l'année même où éclate la guerre civile au Liban. Déjà marginales parce qu'assorties de textes-chocs, ses premières expositions de photos se transforment rapidement en installations au fur et à mesure qu'il leur associe des objets et des documents d'archives, et qu'il recourt à d'autres médiums, notamment à la vidéo. Au sein de ces installations, Jayce Salloum accorde une place privilégiée aux éléments constitutifs de la représentation, et tout particulièrement au contexte historique, social et culturel qui la sous-tend. Cette démarche déconstructionniste lui permet, d'une part, de tenter de définir ce lieu à partir duquel j'entre en relation avec le monde et, d'autre part, de transgresser les structures qui limitent et modèlent notre regard.

Logement de Jayce Salloum
Logement de Jayce Salloum,
Vancouver, Colombie-Britannique, 2000
Rawi Hage
Épreuves argentiques
Collection du Musée canadien des civilisations


Grand nomade, il a résidé dans plusieurs mégapoles d'Amérique du Nord. Mais c'est Beyrouth et le Liban, où il a également vécu, qui marquent le plus radicalement son œuvre : L'utilisation d'images/représentations du Liban et de Beyrouth possède une longue histoire en Occident et au Liban même. [...]. Mon propre point de vue en tant que fabricateur d'images oscille entre celui du parent, du visiteur, du touriste, du guide et de l'orientaliste involontaire... je n'occupe jamais longtemps un seul point de vue et passe sans cesse de l'acte de re-production à celui de déconstruction d'un tel acte et de son objet. La richesse historique et la puissance d'évocation métaphorique de ce pays lui permettent en outre de traiter de front les questions centrales que sont pour lui l'exil, la représentation ethnique et la notion d'identité.

Jayce Salloum a participé à de nombreuses expositions solos et collectives en Amérique du Nord, en Europe, au Japon et au Brésil. Plusieurs institutions dont le Musée d'art moderne de New York, le Musée des beaux-arts du Canada et le Centre Georges Pompidou comptent de ses œuvres dans leurs collections.

http://www.wwvf.nl/2001/programme/0salloum.htm
http://www.wwvf.nl/2001/0newarabvideo.htm
http://www.lot.at/politics/contributions/s_jayce1.htm
http://www.lot.at/politics/contributions/s_jayce2.htm