Lebanon-Canada, via Bahrain (Liban-Canada via Bahreïn)
Lebanon-Canada, via Bahrain, 1998
(Liban-Canada via Bahreïn)
Photo-collages et gouache sur papier,
marouflés sur des colonnes triangulaires en bois
Prêt de l'artiste
(Photo : Harry Foster
© Musée canadien des civilisations)










«Un voyageur poussé par les événements,
un voyage imprévu, le fait d'être ici avec en mémoire un autre lieu d'appartenance, de se sentir déchiré entre des cultures, le souvenir évanescent d'une expérience déjà vécue, la célébration de l'espace ouvert devant moi [...] voilà de quoi parle ce projet.»

«C'est peut-être à cause de mon identité fragmentée que je finis toujours par travailler avec des collages.»


Extraits du commentaire de l'artiste et d'une entrevue


Camille Zakharia est né à Tripoli, au Liban, en 1962. Il a fait ses études à Beyrouth, en pleine guerre civile, et après divers séjours aux États-Unis, en Grèce, en Turquie et à Bahreïn, il a émigré au Canada en 1995. Il réside à Halifax, en Nouvelle-Écosse.

Camille Zakharia
Camille Zakharia, Halifax, Nouvelle-Écosse, 2000
Rawi Hage
Épreuves argentiques
Collection du Musée canadien des civilisations


Cet ingénieur de formation a toujours nourri une passion pour la photographie et récolté des images dans tous les pays où il est allé. Mais c'est en 1992, à Bahreïn, que se produit un déclic et qu'il commence à regarder le monde autrement, comme si je voyais les choses à travers un prisme, de manière fracturée. En arrivant au Canada, il s'inscrit au Nova Scotia College of Art and Design d'Halifax. Il travaille à l'heure actuelle comme ingénieur à Bahreïn tout en poursuivant sa carrière artistique.

Son médium privilégié est le photo-collage : C'est peut-être à cause de mon identité fragmentée que je me retrouve à travailler avec des collages, explique-t-il. Dans ses photo-installations, il déconstruit portraits, paysages, architectures des pays où il a résidé pour en recombiner les fragments, les éclats, empruntant le motif et l'espace sans perspective de la mosaïque et de l'icône byzantine. Ses thèmes ont changé aussi : la nostalgie, la mémoire de l'enfance des premiers collages et gouaches ont cédé la place à un travail à caractère souvent autobiographique, même lorsqu'il met en scène des personnages fictifs, axé sur l'expérience de l'immigration et la vie des immigrants.

Le voyageur, l'étranger... le déplacement, la fragmentation – ce sont là des éléments essentiels qui reviennent tous dans ce que je fais depuis quelques années. Le point commun, c'est l'identité, la recherche d'un endroit où l'on se sente chez soi.

Partout où je suis allé, j'ai eu une chambre, un espace à moi. Mon pays, c'est peut-être la combinaison de tous ces espaces.

Camille Zakharia compte à son actif un grand nombre d'expositions en solo ou en groupe, notamment à Bahreïn, aux États-Unis et au Canada, et ses œuvres figurent dans plusieurs collections privées. Une de ses œuvres fait partie de la collection du Musée canadien des civilisations.


czakhari@batelco.com.bh