S'organiser et se définir

L'objectif premier des immigrants italiens au Canada a été d'améliorer le statut socio-économique de leurs familles. Toutefois, cela ne les a pas empêchés de faire preuve d'une capacité d'association et d'organisation allant bien au-delà du cercle familial, comme en témoigne la présence d'associations et d'institutions italo-canadiennes de toutes sortes, depuis la fin du XIXe siècle à aujourd'hui. Ces organisations ont eu des objectifs variés. Les sociétés d'entraide italo-canadiennes, offrant une sécurité aux immigrants en cas de maladie, d'accident ou de décès, ont été très populaires partout au Canada, au cours des périodes d'immigration massive.

	Pique-nique de l'Italian Mutual Benevolent Society, 1931 Source : © Italian Society of Port Arthur (Ontario)

Mais on a vu aussi apparaître une multitude d'associations, d'organisations et d'institutions répondant à d'autres besoins. Associations religieuses, fanfares et organismes récréatifs, ligues et clubs sportifs, associations professionnelles ou politiques, groupes théâtraux ou musicaux, maisons d'Italie et centres culturels, ont été et sont encore l'expression de la vie collective des communautés italo-canadiennes d'un bout à l'autre du pays.

	La fanfare Dieni, Montréal (Québec), 1953 Source : © Mario Cosentino et Rosina Cosentino

	L'équipe de soccer Juventus, fondée en 1950 sous le parrainage du Calgary Italian Club, 1964 Source : © Archives Glenbow, Calgary (Alberta) NA-5293-1

	Préparation de ravioli aux marrons pour le carnaval de l'Associazione Regionale dei Marchigiani, 1999 Source : © Associazione Regionale dei Marchigiani A.L.M.A. Canada Inc., Montréal

Par ailleurs, les associations ont été aussi le reflet d'identités diverses au sein de la communauté. Aux côtés de centaines d'associations de village, réunissant les paesani originaires d'un même village, se trouvent des associations référant à la province d'origine, des associations régionales et des associations qui s'adressent à l'ensemble des Italo-Canadiens.

Le développement d'une presse italienne, au début du XXe siècle, et la diffusion d'émissions de radio et de télévision en langue italienne, dans les années 1960, ont aussi contribué à la définition d'une " italianité " riche et complexe, spécifiquement canadienne.