PRESENZA - Là où les heures ne comptent plus

 Là où les heures ne comptent plus
Photo : Steven Darby, MCC CD2004-0245 D2004-6039

Ce sont des objets qui ont des airs de vacances. De vraies vacances avec du temps devant nous, comme quand on a fermé la porte du bureau, désactivé le cellulaire et que plus personne n'est là pour organiser notre temps.

Vacances. Plusieurs de ces objets ne sont, ni une solution à un problème, ni une réponse à une question, ni un outil qui manquait. Et si certains sont utilitaires, leur ornementation déborde alors largement ce que requiert leur fonction.

Vacances. On n'a donc pas eu à les fabriquer selon les règles de la rentabilité et de l'efficacité. Au contraire, tout semble démesuré : milliers de coups de marteau, de morceaux, de coups de pinceau. Milliers d'heures aussi, car aucune technologie sophistiquée n'est venue disqualifier les rythmes lents et incompressibles du cerveau et du corps, lorsqu'il s'agit de concevoir une œuvre, d'apprendre des techniques ou de maîtriser la matière.

Vacances. À la limite, ces objets comptent peu, en comparaison au plaisir de travailler qui les a fait naître. Plaisir d'aller plutôt que plaisir d'arriver : ayant eu tout son temps, on a pu faire et défaire, imaginer les diverses possibilités, explorer les détours. On a pu comprendre qu'on ne pouvait faire mieux et donc éprouver l'inestimable satisfaction du travail bien fait. comme la satisfaction au retour de vacances réussies.