Peigne cisakulo à douze dents. Lwena ou
Tshokwe. Angola. Bois
© Africa-Museum, Tervuren
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Les Tshokwe, un peuple bantou
matrilinéaire, occupait à l'origine le Serra de Muzamba
(Angola du Nord) où ils formèrent des chefferies puissantes,
développant un art de cour raffiné et vigoureux à la
fois. Au milieu du siècle dernier, probablement sous la pression de
bouleversements socio-économiques, ils ont commencé à
émigrer vers le nord et le nord-est, s'appropriant de vastes
territoires et traversant la frontière actuelle entre l'Angola et le
Zaïre jusqu'au Kwilu, au Kasaï et au Shaba.
L'art de cour du pays d'origine subit une évolution durant cette
période; il devient plus robuste, plus statique, et connaît un
certain appauvrissement. Les sculpteurs continuent à créer des
masques et des objets usuels raffinés : sièges (souvent
inspirés du modèle européen), peignes,
tabatières, sceptres, pipes, etc.; par contre, les grandes figures
d'ancêtres mythiques disparaissent de l'art des Tshokwe du Zaïre.
C'est ainsi que l'on peut distinguer les styles du pays d'origine (Angola)
des styles de l'expansion qui leur succédèrent au Zaïre.
Cependant, toutes les sculptures ne sont pas des objets de cour ou de
prestige. Il existe aussi des sculptures rituelles, associées
à des esprits protecteurs ou menaçants et qui jadis assuraient
des chasses fructueuses, protégeaient du malheur et de la maladie ou
encore rétablissaient la fécondité des femmes.
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