Pour voir d'avantage du Musée virtuel du Canada
Peuples et connaissance du Nord - 
Expédition canadienne dans l'Arctique (1913-1918)
Des terres nouvelles : l'exploration de l'équipe nord
 

 

1918


Banksland

L'île Banks, également connue sous le nom de Banksland, est l'île la plus à l'ouest de l'archipel arctique du Canada. Mesurant plus de 70 000 kilomètres carrés, l'île est la cinquième au Canada pour sa superficie. À la fin de l'été, les côtes méridionales sont accessibles par mer, même si, au nord, le détroit de McClure est habituellement bloqué par une épaisse couche de glace.

Sur la rive sud de l'île Banks se trouve un petit plateau composé de roches sédimentaires et volcaniques d'où les falaises escarpées du promontoire Nelson se dressent pour atteindre une hauteur de 425 mètres. Plus au nord, sur la côte nord-est, des falaises de calcaire s'élèvent abruptement d'un grand plateau. Entre ces deux plateaux se trouvent de vastes terres ondulées qui s'élèvent le long de la côte est jusqu'à environ 300 mètres, descendant graduellement en pente vers la côte ouest. Cette plaine comprend trois grandes rivières coulant vers l'ouest depuis la ligne de partage des eaux. Des bancs de sable et des embouchures aux bras entrecroisés caractérisent la basse côte ouest. La plus grande rivière, la rivière Thomsen – baptisée en mémoire de Charles [Karl] Thomsen, décédé durant l'Expédition canadienne dans l'Arctique – coule vers le nord et se déverse dans le détroit de McClure. Les quelques grands lacs se trouvent tous du côté est. Le plus grand a été officieusement baptisé lac Gonzales par les membres de l'Expédition canadienne dans l'Arctique.

Le bœuf musqué, avec une population d'environ 40 000 têtes, est l'espèce la plus marquante de l'abondante faune peuplant l'île Banks, pourtant, pas un seul n'a été aperçu durant l'Expédition canadienne dans l'Arctique. Le caribou de Peary, se trouvant en abondance durant l'Expédition, est maintenant en voie d'extinction et est considéré comme une espèce menacée. Les ours polaires se retrouvent couramment le long des côtes, et les renards arctiques sont nombreux partout dans l'île. D'énormes troupeaux de petites oies des neiges nidifient et muent sur la côte ouest de l'île. Par ailleurs, des sites archéologiques de divers groupes culturels abondent partout dans l'île Banks.

En 1820, sir William Parry baptise « Banksland » en l'honneur de sir Joseph Banks, explorateur et dirigeant de la British Royal Society. Pendant la recherche de l'expédition disparue de Franklin, Robert McClure, commandant du HMS Investigator, cartographie la majeure partie du littoral. McClure navigue le long de la côte ouest, se rendant jusqu'à la baie de Mercy en 1851, mais son navire doit être abandonné lorsqu'il est emprisonné par les glaces. Plus tard, L'Investigator sera visité par les Inuits de l'île Victoria et pendant des années, le bois et le fer de ce bateau serviront à divers usages.

Après l'exploration de l'île Banks entre 1915 et 1917 par des membres de l'Expédition canadienne dans l'Arctique, qui bénéficie de l'aide des Inuits locaux et des Alaskiens et est appuyée par les goélettes de l'expédition Mary Sachs et North Star, le piégeage des renards arctiques attire les chasseurs à Banksland. Durant les années 1930 et 1940, connues comme les « Jours des goélettes », des familles parcourent le trajet entre le delta du Mackenzie et l'île Banks en goélette pour passer l'hiver à chasser dans des campements établis le long des côtes. Sachs Harbour, sur la côte sud, est le seul établissement permanent dans l'île. Au début des années 1950, il devient un village saisonnier où se pratique le piégeage.

Pendant les années 1950, on assiste à un accroissement de l'exploration scientifique et militaire dans l'île Banks, et dans les années 1970, l'exploration séismique dans la partie nord a donné lieu au forage de plusieurs puits. Le piégeage des renards, la pêche et la chasse dans une grande étendue du territoire de l'île Banks demeurent une partie importante de la vie des habitants de l'île. Le tourisme gagne en importance depuis la création du Parc national Aulavik dans le nord de l'île Banks en 1992. Aulavik signifie « lieu de passage », faisant référence à la fois à l'histoire et à l'avenir de l'île Banks.

BackRetour