La noyade de Pipsuk

« La femme de Pausanna est accourue à notre camp et nous a dit que Pipsuk avait chaviré dans son kayak tandis qu'il examinait l'un de nos filets maillants sur la pointe en face de la maison du capitaine. Son mari est parti dans son propre kayak pour tenter de le sauver. Mme Jennie Thompson [sic] m'en a parlé parce que j'étais dans le gaillard avant en train de travailler. J'ai jeté un coup d'œil et vu Pausannas [sic] sur la pointe en train de traîner le kayak de Pipsuk sur la plage. Le capitaine venait tout juste de sortir et je l'ai informé qu'il avait commencé là-bas. J'ai débarqué les hommes. Nous avons tiré le doris à travers la flèche et nous sommes descendus là. Quand nous sommes arrivés, Pausanna nous a dit que Pipsuk avait coulé, mais il ne savait pas où. Nous avons pris le filet qui était sorti et qu'il essayait d'examiner, selon toute apparence, quand son kayak a chaviré. Comment? Bien entendu, nous ne le savons pas.

Nous avons pris dans le bateau le bout du filet qui se trouvait près de la rive et nous avons décrit un petit cercle vers l'ouest tout en l'amenant. Comme nous ne le trouvions pas, nous sommes allés chercher la grande senne, nous avons décrit un grand cercle avec lui et nous avons ramené [Pipsuk] sur la rive. Il avait enlevé sa chemise pendant qu'il était dans l'eau. Pausanna l'a récupérée.

Quand nous avons débarqué Pipsuk, nous l'avons déposé en travers du kayak et avons essayé de faire sortir l'eau de ses poumons. Mais cela n'a servi à rien. Les vaisseaux sanguins de ses yeux avaient éclaté et le sang coulait de ses yeux. Après avoir pompé pendant environ 5 minutes et n'avoir décelé aucun signe de vie, nous l'avons transporté et déposé dans sa tente.
L'homme avait été sous l'eau pendant près d'une heure avant que nous l'ayons ramené. Bien entendu, comme il ne pouvait nager, il s'est noyé à moins de 25 verges de la plage dans environ 6 pieds d'eau.
Après le souper, le charpentier et le gardien (Rasmussen) lui ont fabriqué un cercueil. […]
23 juillet. Ce matin, Anderson, Split et moi nous sommes rendus à la pointe au sud du quartier général et nous avons creusé une tombe pour le corps de Pipsuk. […] Après le souper, nous avons traversé la flèche avec le doris et apporté le corps de Pipsuk à la tombe. Le capitaine a lu le service. » (Journal de Castel, 22 et 23 juillet 1918)

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