La salle du Canada


La vie à bord des navires

Au début du XVIe siècle, les Européens avaient entendu parler des zones poissonneuses au large du grand banc de Terre-Neuve. En raison des nombreux jours maigres imposés par l'Église catholique, le poisson était très prisé. Les eaux côtières au large de l'Europe ont été exploitées outre mesure, entraînant des pénuries de poisson. Aussi, au milieu du XVIe siècle, des bateaux français, anglais, espagnols, portugais et basques commencèrent à traverser l'Atlantique pour pêcher et pour chasser la baleine. On fit appel chaque année à des centaines de bateaux et à des milliers d'hommes pour attraper et traiter les morues au large du grand banc.

MCC S92-6632 Chaque année, Bretons et Normands viennent pêcher sur les bancs de Terre-Neuve. Les pêcheurs de morue lancent leurs lignes à partir du pont du navire. Sans mettre pied à terre, ils nettoient et salent le poisson à bord jusqu'à ce que la cale soit remplie. C'est ce qu'on appelle «la pêche à la morue verte». La façon de traiter la morue verte est illustrée par un diorama grandeur nature. Quatre hommes se tiennent debout dans des tonneaux pour éviter d'être projetés par-dessus bord et pour se protéger de l'humidité qui cause une forme aiguë d'arthrite, la «jambe noire». Ils nettoient la morue, jettent les entrailles par-dessus bord et conservent le poisson dans de grands tonneaux contenant du sel.

Les Basques du nord de l'Espagne et du sud-ouest de la France étaient les baleiniers (en anglais seulement) les plus actifs de l'époque. Ils avaient créé une dizaine de stations de dépeçage sur la côte sud du Labrador (en anglais seulement), le long du détroit de Belle Isle.

Tous les printemps, des centaines de bateaux, avec un équipage d'environ 1000 hommes, naviguaient durant quatre semaines jusqu'à Terre-Neuve pour aller chasser la baleine. Ces expéditions se terminaient habituellement à la fin du mois de novembre avant que les eaux ne soient prises en glace. Il arrivait que les bateaux partent trop tard ou que les eaux gèlent prématurément, les pêcheurs étaient alors contraints de passer l'hiver au Labrador. Mal protégés contre le froid, vivant dans des conditions de vie insalubres et s'alimentant mal, les marins voyaient bon nombre d'entre eux succomber. Tel fut le destin de Joanes de Echaniz. La veille de Noël 1584, il dicta ses dernières volontés sur son bateau bloqué par les glaces à Terre-Neuve. On a recréé la scène dans la cale du bateau.

PLUS : La pêche

PLAN DE LA SALLE PAGE SUIVANTE