L'observation suivante faite par une infirmière quand elle a fait don de sa coiffe illustre peut-être mieux que toute autre la raison pour laquelle j'ai constitué cette collection de coiffes d'infirmières : « Mon fils a 22 ans et il n'a jamais vu une infirmière avec une coiffe. » Heureusement, plusieurs infirmières ont conservé leurs coiffes avec soin pendant des années. Elles aussi avaient le sentiment qu'il fallait préserver ce symbole des plus précieux de leur uniforme professionnel.

Je me disais qu'il serait triste de voir disparaître sans ne rien faire pour le conserver ce symbole de la fière tradition des infirmières, porté depuis l'époque où Florence Nightingale œuvrait en Crimée (1854-1856) et à l'école des sciences infirmières nommée en son honneur au St. Thomas Hospital de Londres, en 1960.

Pour l'infirmière, la coiffe était l'élément identificateur le plus important de son uniforme, car elle symbolisait non seulement sa profession, mais aussi ses études et son diplôme, ainsi que l'école qu'elle avait fréquentée. La coiffe est en outre, historiquement, le symbole le plus généralement reconnu de l'infirmière pour les patients, leurs familles, le personnel de l'hôpital et les visiteurs.

Pendant que je constituais la collection, j'ai reçu des lettres de nombreuses personnes étrangères à la profession qui regrettaient aussi la disparition de cette marque d'identification de l'infirmière, ce symbole de savoir, de réconfort et de soins dispensés aux malades.

Quand les coiffes ont commencé à disparaître dans les années 1970, je me suis demandé pourquoi on ne faisait rien pour en conserver le souvenir. Puis je me suis dit que ce « on » pouvait très bien être moi-même. J'ai donc pris contact avec de nombreuses infirmières enthousiastes, et j'ai reçu de l'aide de plusieurs autres personnes, amis, parents d'infirmières, bibliothécaires et beaucoup d'autres, dont mon mari et ma sœur. Je leur exprime ma gratitude et je tiens à les remercier publiquement de leur aide.

La constitution de cette collection a été pour moi une expérience à la fois remarquable et inspirante.

Cette collection est dédiée aux infirmières des quatre coins du monde, et elle rend particulièrement hommage à celles qui ont contribué à la collection. J'espère enfin que les jeunes infirmières qui ont pris notre relève auront envie d'en savoir davantage sur l'histoire et les traditions de leur profession.

Gloria (Barwell) Kay, infirmière autorisée, MScN, novembre 2000
Diplômée en 1951 du Toronto East General and Orthopaedic Hospital