Au ministère des Pensions et de la Santé nationale, Mackenzie et Heagerty se concentrent sur la création d’un régime d’assurance maladie spécifiquement canadien qui ne sera pas en proie aux mêmes difficultés que le régime de la Colombie-Britannique, qui a abouti à un échec colossal dans les années 1930. Le ministre et son spécialiste des études sur l’assurance maladie croient tous les deux que le régime de la Colombie-Britannique était voué à l’échec à cause d’un manque de consultation des professionnels de la santé et parce que la population n’y avait pas vraiment adhéré. Pour s’assurer qu’ils ne commettront pas les mêmes erreurs, Heagerty est chargé de contacter l’Association médicale canadienne (AMC) pour demander de l’aide et de rencontrer les dirigeants de divers collectifs syndicaux, agricoles et féminins. L’AMC répond en établissant un Comité des sept qui assurera la liaison avec Heagerty et son équipe. Partant du principe que les Canadiens voudront faire une contribution directe en versant une cotisation pour couvrir une partie du coût de leurs soins de santé, et reconnaissant que la santé est du ressort des provinces, le régime d’assurance santé préliminaire qui est présenté en mars 1943 comporte des avant-projets de lois fédérales et provinciales et un barème de subventions pour les soins de santé. Heagerty et son équipe affirment que cette proposition vise à aider toutes les provinces à mettre en place un niveau satisfaisant d’assurance maladie, mais ils précisent aussi que le gouvernement fédéral n’empiète pas sur les compétences des provinces, ne demande pas une modification constitutionnelle et fournit une subvention importante pour mettre en place des normes nationales.
Page de couverture et première page de la table des matières du rapport du Comité consultatif de l’assurance-santé (le rapport Heagerty), 1943.
Bibliothèque et Archives Canada, e008440968 (page de couverture), e008440969 (table des matières)