Au palier fédéral, le gouvernement de Diefenbaker répond à une demande de l’Association médicale canadienne (AMC) et de la Canadian Life Insurance Officers Association touchant la constitution d’une commission royale pour déterminer si le Canada est prêt pour un régime national d’assurance maladie. Comme les chapitres précédents l’indiquent, cette stratégie est souvent employée par les gouvernements et les groupes d’intérêt qui cherchent à supprimer les questions controversées du programme politique. Toutefois, la composition de la Commission royale d’enquête sur les services de santé et l’ampleur de ses activités laissent entrevoir, dès le début, qu’elle n’a pas l’intention de passer inaperçue. En 1961, Diefenbaker demande à Emmett Hall, un ancien collègue de la faculté de Droit et juge en chef de la Saskatchewan, de présider la Commission. Conservateur depuis toujours, Hall est aussi un militant social catholique. Les autres membres de la Commission représentent la médecine, les soins infirmiers, les soins dentaires, le milieu d’affaires et le milieu économique. Une équipe de recherche, qui comprend des universitaires et des hauts fonctionnaires du ministère de la Santé nationale et du Bien-être social se rend en Grande-Bretagne pour y observer le fonctionnement du National Health Service, avant de visiter des pays d’Europe de l’Ouest, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour y étudier l’organisation de leurs régimes.
Le premier ministre du Canada, John Diefenbaker, juste après les élections de 1962.
Bibliothèque et Archives Canada, PA-130070. © Succession Paul Horsdal
En 1961, Emmett Hall, un ancien collègue du premier ministre Diefenbaker à la faculté de Droit de l’université de la Saskatchewan, devenu juge en chef de cette province, est nommé président de la Commission royale d’enquête sur les services de santé.
© Bibliothèque et Archives Canada, PA-112573. Photographe : Duncan Cameron