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1867-1914 - Vieillesse et pauvreté 1915-1927 - Notre première pension de vieillesse 1928-1951 - Augmentation des demandes 1952-1967 - Réduction de la pauvreté 1968-1989 - Toucher davantage de Canadiens 1990-2000 - Les pensions sur de bonnes assises Depuis 2000 - Un avenir assuré

1928-1951 Augmentation des demandes.

Événements mondiaux

ANC-détail de PA-145058Président Franklin Roosevelt rencontre le Très honorable R. B. Bennett à la conférence mondiale sur l'économie tenue en 1943 (photo : Karsh, Yousuf).

La Grande Crise des années 30 fut ressentie dans la plupart des pays du monde. Le Canada et les États-Unis ne disposaient pas de programmes d'aide sociale adéquats pour combattre une crise si profonde. En comparaison, la majorité des pays européens faisait face à une crise encore plus aiguë, car les effets de la Grande Crise étaient aggravés par la mort massive de jeunes au cours de la Première Guerre mondiale. En raison de cette baisse marquée de la population de jeunes, la proportion de personnes âgées en Europe augmenta considérablement. Tout au long des années 30 et 40, le Canada suivit avec intérêt les tentatives des gouvernements étrangers pour traiter ces problèmes.

Jusqu'aux années 30, les politiques économiques de la plupart des démocraties d'Europe de l'Ouest accordaient une place prépondérante à l'austérité financière et à l'équilibre des budgets nationaux. Toutefois, au milieu des années 30, il devint évident que de telles pratiques étaient inefficaces pour lutter contre la Grande Crise. Un certain nombre de gouvernements adopta alors une nouvelle série d'idées énoncées de la manière la plus célèbre par l'économiste britannique John Maynard Keynes dans son livre publié en 1936, intitulé The General Theory of Employment, Interest and Money. Keynes affirmait que la seule solution à une crise si profonde résidait dans l'attribution d'un nouveau rôle au gouvernement. Les gouvernements devaient participer activement à l'orientation de l'économie de leurs pays et, pour ce faire, ils devaient emprunter de l'argent, au besoin, pour stimuler leurs économies grâce à des subventions, des prêts et des programmes sociaux.

Les États-Unis ont été un des premiers pays à tenter une initiative de grande envergure de ce genre. En 1935, une Social Security Act fut adoptée dans le cadre du New Deal du président Franklin D. Roosevelt. La loi introduisait deux dispositions visant les personnes âgées: un régime de pension non contributif semblable à la pension de vieillesse du Canada et un régime d'« assurance » vieillesse contributif. L'idée de ce programme devint très populaire au Canada. En 1935, le premier ministre R.B. Bennett tenta de mettre sur pied un régime de sécurité sociale semblable au Canada, dans le cadre de sonNew Dealcanadien, mais la Cour suprême jugea que les régimes nationaux de pension contributifs étaient anticonstitutionnels et le programme ne fut jamais mis en œuvre.

La Seconde Guerre mondiale provoqua la relance économique dans la plupart des pays occidentaux, mais elle apporta également un bouleversement social généralisé en Europe, tout comme la Première Guerre mondiale l'avait fait une génération auparavant. En conséquence, au début de la guerre, un grand nombre de personnes commencèrent à demander des réformes sociales fondamentales, qui n'avaient pas été apportées après la Grande Guerre. En réponse, les gouvernements commencèrent à élaborer des plans afin d'éviter un déclin économique semblable. La Grande Crise enleva le stigmate lié au chômage et à la pauvreté, et de nombreux gouvernements travaillèrent à la création de réseaux de sécurité sociale qui, en temps de paix, non seulement protégeraient leurs citoyens contre le dénuement, mais leur garantiraient également un niveau de base de sécurité économique en tant que droit des citoyens.

Un rapport publié en Grande-Bretagne en 1942, intitulé Social Insurance and Allied Services, également connu sous le nom de Rapport Beveridge, eut une grande influence sur le Canada. L'auteur de ce rapport, Sir William Beveridge, préconisait un système complet de sécurité sociale qui, en fin de compte, éliminerait la pauvreté. Le système comprendrait des programmes nationaux d'assurance-maladie, de pensions et d'emploi. Le gouvernement travailliste britannique adopta plusieurs de ces propositions après 1945. Ces innovations, combinées au modèle du nouveau système américain de sécurité sociale, offraient des possibilités que le gouvernement canadien chercha à reproduire.

En plus des idées offertes par les gouvernements étrangers, les institutions internationales commencèrent à reconnaître le lien entre la sécurité sociale et la stabilité sociale, qui était au cœur des programmes américains et britanniques. L'économie mondiale fut davantage réglementée à la création du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale en 1944, et l'Organisation internationale du travail préconisa des mesures accrues visant la sécurité sociale. En 1948, avec l'aide des Nations Unies récemment créées, l'Organisation internationale du travail adopta une convention confirmant le droit des particuliers de s'organiser et de créer des syndicats, ce qui leur fournissait des moyens de pressions afin d'obtenir de meilleures prestations sociales.