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Histoire des pensions gouvernementales du Canada
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1867-1914 - Vieillesse et pauvreté 1915-1927 - Notre première pension de vieillesse 1928-1951 - Augmentation des demandes 1952-1967 - Réduction de la pauvreté 1968-1989 - Toucher davantage de Canadiens 1990-2000 - Les pensions sur de bonnes assises Depuis 2000 - Un avenir assuré

1867-1914 - Vieillesse et pauvreté

Événements mondiaux

ANC - détail du Illustrated Times, 30 juin 1866, p. 408 de Count Otto von Bismarck, P.M. of Prussia.

Les pensions gouvernementales ont un historique de longue date et ont beaucoup évolué au cours des ans. Leur apparition date au moins du 11e siècle, lorsqu'elles furent introduites en Chine par l'Empereur Wang An-shih (1021-1086). Toutefois, dans les pays industrialisés, les systèmes nationaux de pension d'aujourd'hui n'ont vu le jour qu'au cours des 150 dernières années environ.

L'industrialisation s'est produite dans de nombreux pays de l'Europe de l'Ouest à compter de la fin du 18e siècle. Les méthodes de résolution des problèmes sociaux à l'étranger ont fourni des idées et des exemples aux Canadiens.

L'Allemagne ne devint un pays unifié qu'en 1871. Il fut le premier pays occidental à adopter un programme national de pensions gouvernementales en 1889. Pour atteindre le niveau d'industrialisation dont jouissaient la plupart des autres pays européens à cette époque-là, le gouvernement allemand, dirigé par le chancelier Bismarck, prit contrôle de l'économie du pays.

Sous Bismarck, un régime de pension cotisable fut établi afin de permettre aux travailleurs de cotiser à un fonds de pension tout au long de leur vie active. À la retraite, à 65 ans, ils recevaient alors des prestations de pension régulières. Ces prestations fournirent aux gens la sécurité dont ils avaient besoin pour quitter les exploitations agricoles familiales pour un emploi rémunéré. Ceci favorisa le développement d'une main-d'œuvre industrielle importante. L'Allemagne demeura le chef de file de l'Occident dans ce domaine jusqu'au début du 20e siècle grâce à des innovations comme les prestations de survivant (introduites en 1911).

Malgré l'avancement de l'Allemagne dans le domaine des pensions gouvernementales, c'est le système britannique d'œuvres de bienfaisance qui a eu l'influence la plus marquée sur le développement de l'aide sociale dans le Canada anglais.

En Grande-Bretagne, l'Elizabethan Poor Law de 1601 créa un système local de lutte contre la pauvreté en octroyant aux paroisses individuelles la responsabilité des interventions en matière d'assistance. Le Poor Law Amendment Act de 1834 (aussi appelée la New Poor Law) regroupa les paroisses en unités administratives plus grandes appelées des organisations des droits des pauvres, mais il s'agissait encore d'un système très décentralisé.

La New Poor Law faisait la distinction entre les pauvres « méritants » et « non méritants » et entre l'aide « dans les institutions » et l'aide « à domicile ». Les pauvres « non méritants » étaient considérés comme ayant la capacité de travailler et ils étaient assujettis à l'aide « à domicile », ce qui signifiait qu'ils étaient obligés de s'installer dans un asile des pauvres où ils travaillaient en échange d'une maigre ration alimentaire et d'un toit. Les pauvres non méritants recevaient suffisamment d'aide pour survivre, mais ce système les maintenait plus pauvres que les travailleurs les plus pauvres. C'est ce que l'on appelait le principe des « moins admissibles » conçu pour encourager les pauvres valides à travailler.

En revanche, les pauvres « méritants » comprenaient les personnes âgées, les orphelins, les personnes malades et les personnes handicapées. Comme ils étaient incapables de travailler, on leur donnait parfois une aide « à domicile » (de l'argent directement), mais les asiles des pauvres étaient parfois leur seul recours. Les conditions des enfants pauvres, appelés les « enfants de maisons » ou les « enfants de Barnardo » étaient tellement horrifiantes qu'un mouvement organisé prit forme pour les envoyer en masse dans les colonies (c.-à-d. Canada, Australie, Nouvelle-Zélande) comme travailleurs engagés à long terme, dans l'espoir d'accroître leurs chances de survie. Évidemment, il n'existait pas de telle solution pour les personnes âgées.

Toutefois, vers les années 1880, les gens furent de plus en plus nombreux à prendre conscience du problème des personnes âgées pauvres en Grande-Bretagne, car un nombre de plus en plus élevé de personnes ayant travaillé pendant toute leur vie, ainsi que leurs épouses, tombaient dans la misère et étaient parfois forcés de s'installer dans les asiles des pauvres. Au fur et à mesure qu'un nombre croissant d'hommes, membres de la classe ouvrière et, finalement de femmes, obtinrent le droit de vote, les difficultés des personnes âgées pauvres devinrent un enjeu politique important. En 1908, le gouvernement britannique prit la première mesure en introduisant un régime de pension non cotisable pour toutes les personnes de plus de 70 ans qui y étaient admissibles, suite à un examen de leurs moyens d'existence. Une évolution semblable du droit constitutionnel au Canada, alors qu'un nombre croissant de personnes obtenait le droit de vote, a contribué à l'édification du système de pensions gouvernementales du pays après la Première Guerre mondiale.

L'importance du rôle de l'Église catholique dans les œuvres de bienfaisance au Québec distingua le régime d'aide sociale de cette province de celui des autres provinces au cours de cette période et pendant une bonne partie du 20e siècle. Ceci était dû au fait qu'à compter de 1774, année où le Parlement britannique promulgua l'Acte de Québec, le rôle prépondérant de l'Église catholique dans bien des aspects de l'élaboration de la politique sociale de cette province, notamment l'éducation et les œuvres de bienfaisance, était protégé.

Il est intéressant de noter que, même si les Américains possédaient un régime national de pensions de service militaire après la guerre de Sécession, la Constitution américaine présentait des difficultés relativement aux pouvoirs du gouvernement fédéral et de celui des États, tout comme celles éprouvées au Canada. Ce n'est qu'en 1935 qu'un régime national est entré en vigueur aux États-Unis, à la promulgation de la Social Security Act américaine.