À la croisée des cultures 200 ans d'immigration au Canada (1800-2000)
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L'alimentation

Les terres et les ressources ont attiré plus d'immigrants au Canada que tout autre chose. Et aucun cadeau de la nature n'a été plus important que les vastes pêches côtières ou les immenses plaines alluviales qui se sont présentées aux Européens. Ces derniers ont traditionnellement été des mangeurs de viande, mais toutes les classes sociales en Europe ont été réduites à un régime monotone de racines comestibles et de céréales, notamment du blé, quand la peste bubonique a dévasté leur agriculture et décimé leurs populations. Des guerres fréquentes, des famines et des épidémies faisaient partie de la vie humaine partout sur la planète*, mais la peste a été catastrophique. Les populations ont ressenti ses effets pendant plus d'un siècle, restant faibles, mais une fois que des aliments américains ont été transplantés de l'autre côté de l'Atlantique, après 1500, et que les troupeaux de bétail ont été renouvelés, les agriculteurs et les marchands européens des deux côtés de l'océan ont commencé à offrir des denrées en grande quantité, et une nouvelle ère de commerce a été lancée. En Acadie, en Nouvelle-France et dans le Haut-Canada, le poisson, les récoltes et le bétail étaient assez abondants pour nourrir la population, et l'excédent était exporté. À compter de 1920, une fois que l'Ouest canadien avait été peuplé, de vastes récoltes de blé, d'orge, d'avoine et de seigle étaient exportées dans le monde entier. Les producteurs canadiens ont créé des marchés similaires pour les bovins, les porcs, la volaille, les fruits, les légumes et les produits laitiers après la Seconde Guerre mondiale.

On n'a jamais manqué de nourriture à l'époque coloniale. Le poisson et le gibier étaient abondants en Nouvelle-France et en Amérique du Nord britannique. Dans toutes les régions, les récoltes et le bétail étaient suffisants pour combler les besoins. Dès 1800, le régime alimentaire de la classe moyenne au Québec était composé de viandes (40 %), d'œufs et de produits laitiers (28 %), et de fruits et de légumes (seulement 10 %)**. Ces mêmes gens dressaient la table avec des assiettes, des tasses, des bols et des cruches en grès salé, et des fourchettes, des couteaux et des cuillères d'étain. Des linges décoratifs et ordinaires se trouvaient couramment dans la cuisine. En 1960, les matériaux avaient déjà changé et incluaient de la verrerie, des couverts en acier inoxydable et de la porcelaine.

Le premier livre de recettes publié au Canada, en 1831, traitait autant des méthodes de salaison que des façons de préparer les aliments. Au XIXe siècle, les régimes alimentaires variaient selon la région et le métier. Les marchands de fourrure et les chasseurs autochtones, par exemple, comptaient beaucoup sur les aliments apprêtés comme le pemmican***, tandis que les ouvriers qui construisaient les chemins de fer, les travailleurs agricoles et les bûcherons mangeaient des repas copieux riches en calories trois fois par jour****. Les habitants des villes avaient toujours besoin de fournisseurs d'aliments des régions rurales et sauvages. La chasse pour approvisionner les marchés, les voitures de livraison de lait et de pain, et les bouchers locaux étaient tous des éléments fondamentaux de la vie en milieu urbain jusque dans les années 1940. Mais le changement le plus important dans les régimes alimentaires canadiens est survenu lorsque des vagues d'immigrants ont apporté de nouveaux produits - céréales et viandes de base, fruits et légumes, herbes et épices - ainsi que des méthodes originales d'apprêter leurs aliments. Et l'ensemble de la population a vite pris goût à ces nouvelles variétés.

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