Le ferblantier achète son étain au magasin général local ou directement auprès d'importateurs de Montréal ou de Québec. Le fer-blanc proprement dit est fabriqué en Grande-Bretagne à partir de fer roulé en fines feuilles, puis il est recouvert d'étain. Étant donné que l'étain ne rouille pas, il a un effet protecteur. Le fer-blanc étant un matériau souple, il n'est pas nécessaire de le chauffer pour le travailler. On peut le couper avec de lourdes cisailles, puis le façonner et le plier avec des marteaux, des maillets, voire avec les mains, au-dessus de petites enclumes.
La fabrication d'objets en fer-blanc subit une grande transformation au cours du premier trimestre du XIX
e siècle. À cette époque, deux inventeurs américains conçoivent des machines manuelles qui simplifient certaines tâches et accélèrent considérablement la production. Ces machines, disponibles au Canada à partir des années 1830 et améliorées par la suite, dominent la production jusqu'au début du XX
e siècle. Un investissement dans ces machines se révèle vite rentable. Par exemple, un ferblantier de village peut rapidement fabriquer un seau : les cisailles circulaires permettent de découper le fond, la machine à baguetter pratique une rainure dans les parois latérales pour les renforcer, le tour roule les bordures métalliques vers l'extérieur pour les préparer à recevoir la broche qui renforcera davantage le seau et lui donnera sa forme, et enfin, la museletteuse insère la broche, puis presse le métal par-dessus. Pour terminer le seau, le ferblantier scelle les joints avec de la soudure (un mélange d'étain et de plomb chauffé jusqu'à consistance liquide) et y attache une poignée de broche.