En tant que symbole physique et centre de la vie paroissiale, l'église catholique est généralement le plus gros bâtiment du village. Elle occupe un emplacement de choix près du milieu du village, souvent légèrement surélevé pour la mettre encore plus en évidence. Construite avec des fonds laborieusement recueillis auprès de toute la population catholique de la paroisse, l'église est construite en pierres et possède un ou deux clochers qui s'élèvent à au moins vingt mètres. Tout près se trouve la résidence imposante du curé – le presbytère –, souvent assez grand pour accueillir une salle communautaire où les paroissiens peuvent se réunir pour discuter et s'occuper des affaires publiques. La taille, le raffinement et la décoration de ces bâtiments montrent l'engagement religieux et le bien-être économique de la paroisse.
À la fin du XIX
e siècle, l'Église catholique exerce une grande influence sur le Québec rural. Selon sa conception de son rôle dans la société, elle seule a le droit de contrôler le comportement humain, puisque toute la moralité relève de ses enseignements religieux. Au moyen d'interdictions, de punitions et d'encouragements, le curé exerce un contrôle sur ses fidèles. Il ordonne à ses paroissiens, non seulement de respecter leurs dévotions et devoirs religieux – assister à la messe le dimanche et s'abstenir de travailler ce jour-là; confesser leurs péchés au moins une fois par année; recevoir la sainte communion au moins une fois par année, à Pâques; et payer la dîme –, mais aussi d'éviter des plaisirs frivoles comme la danse, les jeux de cartes, les jeux de quilles et les courses de chevaux, d'éviter la consommation d'alcool sous toutes ses formes, et de s'abstenir de jurer.