Se soûler dans le pavillon Bai Hua Ting

(Bai Hua Ting nao jiu)

[Volume 1]



Les histoires d'empereurs et de concubines impériales sont courantes dans le théâtre traditionnel chinois, et Se soûler dans le pavillon Bai Hua Ting est la pièce le plus souvent interprétée dans diverses formes d'opéra régional. Cette pièce met surtout en vedette le rôle féminin, qui est émotionnellement et physiquement exigeant et comporte des poses et des mouvements difficiles.

Yang Guifei est l'une des quatre grandes beautés de l'histoire de la Chine. Elle est concubine impériale de Tang Minghuang (Li Longji), l'un des empereurs de la dynastie des Tang (618-907 apr. J.-C.). Un jour, l'empereur promet de prendre un verre avec Yang Guifei dans le pavillon Bai Hua Ting. Elle y arrive tôt le matin, prépare tout pour lui et l'attend avec impatience. Elle attend une journée entière, mais il ne se présente pas. Un eunuque arrive et lui fait savoir que l'empereur a changé d'idée et est avec une autre concubine.

Yang Guifei a l'impression d'avoir été abandonnée par l'empereur et remplacée par une autre femme. Le cœur brisé, elle décide de commencer à boire toute seule. Elle boit beaucoup et s'enivre vite, mais elle continue à demander plus de vin. Quand un eunuque lui apporte une nouvelle tasse, elle la tient entre les dents et, les mains sur les hanches, renverse la tête en arrière et boit tout d'un seul coup. À mesure qu'elle boit, elle commence à flirter avec les eunuques. En se remémorant ses premiers jours au palais, quand l'empereur était fou d'elle, Yang Guifei devient amère aussi. L'alcool la rend plus triste et très ivre. Pour la convaincre de retourner à son appartement, sa servante fabrique une histoire et lui dit que l'empereur va la voir. Se sentant seule et abattue, Yang Guifei finit par retourner à son appartement.

Cette pièce exprime de façon vivante la dépression dont souffraient les concubines dans les palais de la Chine antique. Elle a été revue et présentée pendant de nombreuses générations. Le style de jeu et le talent artistique qu'elle exige en ont fait un chef-d'œuvre de l'opéra.