Les mystéres archéologiques de la région d'Ottawa

Notice of an Indian Burying Ground
( Avis d'un cimetière indien )

(publié en 1853, The Canadian Journal, Vol. I(7): 160-161)

par Edward Van Courtland (sic), Bytown

Texte original

In the summer of the year 1843, whilst some workman were engaged in digging sand for the mortar used in the construction of the piers of the wire suspension bridge at Bytown, suddenly came in contact with a number of human bones, and having been apprized of the circumstances, I lost no time in proceeding to the scene of their operations. A very little investigation served

page 160

page 161

to shew they had discovered an Indian burial-place. Nothing possibly could have been more happily chosen for sepulture than the spot in question, situated on a projecting point of land directly in rear of their encampment, at a carrying place, and about half a mile below the mighty cataract of the Chaudière; it at once demonstrated a fact handed down to us by tradition, that the aborigines were in the habit, when they could, of burying their dead near running waters. The sand where these remains were discovered is of the very purest description, forming a superstratum of many feet thickness at its upper part, and gradually ending in a feathery edge over the fossiliferous limestone which constitutes the bed of the river. The very oldest settlers, including the Patriarch of the Ottawa, the late Philemon Wright, and who had located near by some thirty years before, had never heard of this being a burial-place, although Indians existed in considerable numbers about the locality when he dwelt in the forest; added to this, the fact of a huge pine tree growing directly over one of the graves, was conclusive evidence of its being used as a place of sepulture long ere the white man in his progressive march had desolated the hearths of the untutored savage. The best portion of two whole days was spent by me at the diggings, and the fruits of my research were as follows:—One very large, apparently common grave, containing the vestiges of about twenty bodies, of various ages, a goodly share of them being children, together with portions of the remains of two dogs heads; the confused state in which the bones were found, shewed that no care whatever had been taken in burying the original owners; and a question presented itself, as to whether they might not have all been thrown indiscriminately in one pit at the same time, having fallen victims to some epidemic, or beneath the hands of some other hostile tribe; nothing however, could be detected on the skulls, to indicate that they fell by the tomahawk, but save sundry long bones, a few pelvi, and six perfect skulls, the remaining crumbled into dust on exposure to the air. In every instance the bones were deeply coloured from the Red Hematite which the aborigines used in painting, or rather bedaubing their bodies, falling in the form of a deposit on them when the flesh had become corrupted. This material appears to have been very lavishly applied from the fact of the sand which filled the crania being entirely coloured by it. A few implements and weapons of the very rudest description were discovered, to wit:—1st, a piece of Gneiss about two feet long, tapering, and evidently intended as a sort of war club; it is in size and shape not unlike a policeman's staff. 2nd, a stone gouge, very rudely constructed of fossiliferous limestone, it is about ten inches long, and contains a fossil leptena on one of its edges; it was used, as I lately learned from an Iroquois Chief, for skinning the Beaver. 3rd, a stone hatchet of the same material. 4th, a sandstone boulder weighing about four pounds; it was found lying on the sternum of a Chief of gigantic stature, who was buried apart from the others, and who had been walled round with great care. The boulder in question is completely circular, and much in the shape of a large ship biscuit before it is stamped or placed in the oven; its use was, after being sewed in a skin bag, to serve as a corselet, and protect the wearer against the arrows of an adversary. In every instance the teeth were perfect, and not one unsound one was to be detected, at the same time they were all well worn down by trituration, it being a well-known fact that in Council the Indians are in the habit of using their lower jaw like a ruminating animal, which fully accounts for the peculiarity. There were no arrow heads or other weapons discovered.
Notre traduction

Au cours de l'été de 1843, pendant que des ouvriers s'affairaient à extraire du sable destiné au mélange de mortier pour la construction d'un des pilons du pont de suspension alors en construction à Bytown, on découvrit soudainement des ossements humains et, prévenu des circonstances, je ne perdis aucun temps pour me rendre sur les lieux des travaux. Il me fallut que peu de recherches pour démontrer

page 160

page 161

que nous étions en présence d'un cimetière indien. On n'aurait pu choisir un meilleur endroit pour une sépulture que celui-ci, situé sur une pointe de terre, immédiatement derrière leur camp, à un portage, et à environ un demi-mile en aval des eaux bouillantes de la Chaudière; ce fait nous a illustré la tradition qui nous a été transmise selon laquelle les Atochtones avaient l'habitude, lorsqu'ils le pouvaient, d'enterrer leurs morts près des eaux vives. Le sable dans lequel les restes humains furent découverts était des plus purs, formant une couche ayant plusieurs pieds d'épaisseur à sa partie supérieure, s'amenuisant graduellement pour disparaître sur le lit de la rivière constitué de pierre sédimentaire de calcaire. Les plus anciens colonisateurs de la région, dont le patriarche de l'Outaouais, feu Philémon Wright, qui s'était établi tout près il y a une trentaine d'années, n'ont jamais entendu dire que l'endroit avait servi de cimetière, même s'il y avait encore dans la région bon nombre d'Indiens qui vivaient dans la forêt avoisinante; ajoutons à ceci le fait qu'un énorme pin poussait directement sur une des sépultures, tout ceci nous portait à conclure que l'endroit avait été utilisé comme lieu de sépulture bien avant que l'homme blanc et sa marche progressive eurent détruit les foyers des sauvages non scolarisés. La meilleure partie de deux jours entiers fut consacrée à mes fouilles. De toute apparence, une très grande sépulture commune, contenant les restes d'environ 20 corps d'âge différent dont plusieurs étaient des enfants, ainsi que des éléments de la tête de deux chiens, l'état pêle-mêle, dans lequel les ossements se trouvaient démontraient qu'aucun soin n'avait été pris par les survivants originaux lors de l'enterrement; ainsi, une question se posa, à savoir, avait-on lancé les ossements dans la fosse en même temps, ayant été victimes d'une épidémie quelconque, ou encore victimes d'une tribu ennemie; rien ne pouvait, cependant, être détecté sur les crânes, susceptible d'indiquer que les individus avaient été abattus par la hache de guerre, mais à l'exception de quelques os longs, de quelques bassins et de six crânes en parfait état, les autres ossements se réduisaient en poussière en étant exposés à l'air. Dans tous les cas, les ossements étaient tachés d'ocre rouge, que les Autochtones utilisaient pour peinturer ou décorer leur corps et qui formait un dépôt sur les os lorsque la chair avait disparu. On en fit une utilisation généreuse à en juger par le fait que le sable qui remplissait les crânes était entièrement taché par cette substance. Quelques outils et armes des plus simples ont été trouvés. à savoir Premièrement, un morceau de gneiss mesurant environ deux pieds de long, biseauté, et ayant une forme qui s'apparente à un bâton de policier. Deuxièmement, une gouge en pierre, de fabrication rudimentaire, faite à partir d'un calcaire fossilifère, mesurant environ 10 pouces et contenant le fossile leptena sur un de ses bords; ce genre d'outil, je l'ai récemment appris d'un chef iroquois, aurait servi pour écorcher le castor. Troisièmement, une hache du même type de pierre. Quatrièmement, une grosse pierre de grès pesant environ quatre livres; elle fut trouvée sur la poitrine d'un chef de très grande stature, qui fut enterré à l'écart des autres et qui avait été placé dans une enceinte soigneusement construite. La pierre en question était complètement circulaire et avait la forme d'un grand biscuit de marin avant que l'on ne le découpe et qu'on le place dans le four; elle aurait servi, après avoir été placée dans un sac de peau, comme un corselet, protégeant son porteur des flèches ennemies. Dans tous les cas, les dents étaient en parfait état et pas une seule carie ne fut notée et, en même temps, toutes étaient aplanies par l'usure, puisqu'il est bien connu que lors de la tenue des assemblées, les Indiens ont l'habitude d'utiliser leur mâchoire comme un animal ruminant, ce qui expliquerait entièrement cette caractéristique. On n'a découvert aucune pointe de flèche ni d'autres armes.

Introduction | Le docteur Edward Van Cortlandt | Comparaison des deux articles

Le fardeau de la preuve | Un appui en faveur de la thèse de Bédard's Landing

La certitude de T.W. Edwin Sowter | Autres considérations

L'article de la Bytown Gazette de 1843 | L'article de Van Cortlandt de 1853

Sources citées

Remerciements