Opus 75 - Harpe éolienne |
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a harpe d'Éole, cet instrument qui fait chanter le vent, est reliée à diverses légendes : le dieu Hermès aurait inventé la lyre en laissant le vent sonner à travers des boyaux tendus sur une carapace de tortue ou encore le souffle de Dieu aurait fait chanter la harpe de David. La harpe éolienne garde encore, de nos jours, un peu de sa magie puisque les explications acoustiques que l'on donne sur les sons produits par le passage du vent à travers ses cordes restent du domaine des hypothèses.
Un théoricien allemand, Kircher, a repris des anciens le principe d'utiliser le vent sur des cordes tendues, vers 1650, en élaborant la harpe éolienne. Mais ce n'est qu'un siècle plus tard que cette harpe devient populaire, surtout en Angleterre. Un instrument qui permet d'entendre la voix de la nature ne pouvait qu'inspirer les poètes et les écrivains de cette époque quand le romantisme naissant glorifiait cette nature, et nombre de poèmes furent écrits à son sujet. La popularité de cette harpe persista jusqu'au milieu du XIXe siècle. En Angleterre, on la plaçait dans les maisons sur le rebord des fenêtres. Sur le continent, on préférait la mettre dans les jardins, les grottes, les maisons d'été et même les châteaux inhabités. Ainsi, l'existence de certains fantômes s'est peut-être résumée à un peu de vent tourbillonnant entre les cordes d'une harpe éolienne bien placée. David Johnson, menuisier à ses heures, se plaît à travailler et à sculpter le bois. Comme il aime la musique depuis toujours, il marie ses intérêts en fabriquant des instruments : plusieurs variantes de dulcimers, des harpes celtiques et des harpes éoliennes. C'est par un ami, ayant lu sur la harpe éolienne et ayant esquissé un plan que David Johnson est amené à construire cet instrument inhabituel. Intrigué et tenté par l'expérimentation, il collabore au plan final et adapte l'instrument pour qu'il puisse être placé à la verticale, à l'extérieur de la maison. |