La salle de l’histoire canadienne : un échéancier serré pour un projet d’envergure

Le 21 août 2014

La salle de l’histoire canadienne sera la galerie permanente emblématique du nouveau Musée canadien de l’histoire. Elle occupera environ 4 000 mètres carrés, soit environ la moitié de l’aire d’exposition permanente. L’objectif de la salle est aussi vaste que sa superficie : raconter l’histoire du Canada et de sa population, des premiers établissements humains jusqu’à nos jours. Chantal Amyot est la directrice du projet. David Morrison est responsable de l’élaboration du contenu.

Les deux le disent d’emblée : la salle présentera une série de récits hétéroclites et captivants, agencés selon un ordre chronologique, sur les divers peuples, événements et expériences qui ont façonné notre pays. Grâce à des artefacts, des productions audiovisuelles, des modules interactifs, des documents, des œuvres, des comptes rendus de témoins et des perspectives multiples, les visiteurs pourront aborder l’histoire canadienne de façon moderne par toutes sortes de manières nouvelles et emballantes.

La préparation de l’exposition est une entreprise colossale, d’autant plus que l’échéancier est serré, admet Chantal Amyot. La galerie doit ouvrir dans trois ans, puisqu’elle sera au cœur des festivités nationales du 150e anniversaire de la Confédération.

« C’est tout à fait faisable, mais le délai est court, précise David Morrison. Il n’y a pas de temps à perdre. » Ces 18 derniers mois, David Morrison et son équipe réunissant une douzaine de conservateurs et de chercheurs se sont mis à la recherche de récits en menant une enquête approfondie sur l’histoire canadienne. La première liste de thèmes possibles était presque sans fin.

« Certaines personnes perçoivent l’histoire comme s’il s’agissait d’une liste défraîchie et étriquée de premiers ministres, observe David Morrison. Il est pourtant difficile de penser à un mot d’une aussi grande portée que le mot “histoire”. Il couvre pratiquement tout ce qui s’est produit au Canada jusqu’à aujourd’hui. La tâche la plus difficile consiste à choisir les récits d’une importance nationale, ceux qui nous permettront de raconter l’histoire du Canada dans un espace délimité. »

De concert avec des experts de l’aménagement créatif, David Morrison et son équipe s’affairent maintenant à resserrer la liste. Ils bénéficient aussi du concours de comités consultatifs externes à cette étape-ci. « Nous devons analyser et cerner les priorités pour que tout se tienne », résume-t-il. Chaque récit doit non seulement être jugé selon ses mérites propres, mais aussi dans le contexte de l’exposition entière, du synopsis global, en fonction d’une série de principes directeurs. C’est un processus fastidieux et d’une complexité inouïe.

De son côté, Chantal Amyot travaille avec les professionnels qui définiront l’expérience des visiteurs et repenseront l’aire d’exposition. Parmi eux, nul autre que Douglas Cardinal, l’architecte autochtone de renom qui a conçu l’emblématique édifice du Musée. Le démantèlement et la reconstruction de deux étages entiers de la galerie, de même que la conception d’un espace d’avant-garde qui ajoutera de la profondeur et du caractère pour créer une expérience unique, comptent parmi leurs défis. Les défis sont formidables sur les deux fronts, et on comprend, dans cette double perspective, pourquoi la date attendue n’est pas si lointaine.