La salle de l’Histoire canadienne brille par son authenticité

Le 27 juillet 2017 Un tipi fait d’acier

La nouvelle exposition emblématique du Musée canadien de l’histoire donne vie à l’histoire du Canada et à ceux qui l’ont façonnée en présentant 1 500 artefacts, dont bon nombre des plus beaux trésors historiques du pays. Ne préconisant pas le recours aux répliques, aux reproductions, ni même aux fac-similés, le mot d’ordre est définitivement « authenticité ».

Les visiteurs de la salle de l’Histoire canadienne, inaugurée le 1er juillet 2017, n’auront jamais à en douter. « Nous avons pris la décision tout à fait délibérée de n’exposer que “du vrai” », déclare Chantal Amyot, directrice du projet de la salle. Les rares artefacts qui ne sont pas authentiques, parmi les 1 500 présentés, sont par ailleurs clairement identifiés.

Dans un monde submergé d’images et d’imitations, Mme Amyot et ses collègues ont privilégié le réel . « Les gens viennent au Musée pour voir les choses telles qu’elles sont vraiment », observe Lisa Leblanc, directrice du développement créatif et de l’apprentissage de la salle, en donnant l’exemple des menottes qui ont lié les poignets de Louis Riel avant sa pendaison : « La vue de ces menottes suscite toujours un pincement au cœur. Le lien avec l’homme et le moment vécu dans l’histoire est alors puissant, voire direct. »

Seul un musée peut procurer ce sentiment de proximité, ajoute-t-elle.

La salle de l’Histoire canadienne remplace la salle du Canada, qui invitait les visiteurs à une promenade à travers mille ans d’histoire par l’entremise d’un parcours paysager arborant des façades de bâtiments. « C’était une excellente exposition, mais les nombreuses répliques de bâtiments empêchaient de départager le vrai du faux, note David Morrison, directeur de la recherche et du contenu de la salle de l’Histoire canadienne. Pour cette salle, nous avons opté dès le départ pour une approche complètement différente. »

Quand M. Morrison et ses collègues ont voulu montrer à quoi servait un tipi dans lesPprairies au début des années 1800, ils n’en ont pas fait fabriquer un avec des poteaux de bois et des peaux d’animaux. Ils ont plutôt érigé un grand cône à partir de perches en acier. « Cela a la forme d’un vrai tipi et en évoque un, mais personne ne pensera que c’en est un vrai ou qu’il existe encore des tipis datant du début des années 1800. Il n’y en a plus. »

Même les artefacts « véritables » devaient satisfaire à des critères stricts pour figurer dans la nouvelle salle. Par exemple, ils ne pouvaient pas être génériques; ils devaient être directement reliés aux personnes ou aux événements qu’ils illustraient. Des efforts ont aussi été faits pour éviter le décalage temporel des objets qui aurait pu être perceptible par le recours à des matériaux récents pour illustrer ce qui existait à une époque ancienne.

Le résultat? « Une expérience 100 % authentique pour les visiteurs », conclut Mme Amyot.