En conversation avec Laura Sanchini, gestionnaire par intérim, Recherche, Canada contemporain

Le 28 mars 2023
Photo de Laura Sanchini souriante

Laura Sanchini

Vous avez terminé votre doctorat en folklore à l’Université Memorial de Terre-Neuve et on vous décrit comme une folkloriste. Pouvez-vous parler de ce que fait une folkloriste?

Une folkloriste s’intéresse à la manière dont les personnes communiquent leur monde – que ce soit oralement (contes, farces, chants), sur le plan comportemental (rituels, danses, création de mèmes) ou matériellement (artisanat, art populaire). Nous étudions la culture du quotidien et nous recherchons une signification et un symbolisme dans des espaces souvent sous-estimés. Nous nous passionnons pour la culture, l’histoire et l’humanité, et nous nous investissons dans la sagesse et dans les points de vue qu’offre chacun de ces aspects.

Comment votre travail contribue-t-il à une meilleure compréhension de l’histoire canadienne?

Ma discipline est axée sur la documentation des traditions vivantes contemporaines et sur l’histoire orale. Les gens ordinaires et leurs histoires sont importants. Ce qui signifie que nous sommes toutes et tous importants, même lorsque nous ne pensons pas l’être.

 Vous dirigez un projet passionnant appelé Façonner le Canada. En quoi consiste-t-il et pourquoi est-il important?

Façonner le Canada est un projet pluriannuel d’histoire orale visant à documenter les récits de vie de Canadiennes et de Canadiens qui ont eu un impact extraordinaire sur notre pays. Nous documentons les entrevues et les archivons dans notre collection nationale afin de créer un riche héritage pour toute la population canadienne. Les personnes ont plusieurs facettes et sont fascinantes. Écouter quelqu’un raconter son histoire, dans ses propres mots, est incroyablement puissant.

 Combien de personnes avez-vous interviewées à ce jour et qui vous a le plus surprise, et pour quelle raison?

Nous avons mené 13 entrevues à ce jour, et je me réjouis à l’idée de poursuivre ce travail au cours des prochaines années. Chaque personne interviewée m’a surprise de façon unique. S’asseoir avec quelqu’un pour une entrevue d’histoire orale approfondie pendant des heures est toujours intéressant et éclairant. J’ai interviewé plus de 200 personnes dans ma vie jusqu’ici, et chacune d’elles m’a appris quelque chose de nouveau.

Qu’espérez-vous que sera l’héritage de Façonner le Canada?

J’espère que l’héritage de Façonner le Canada sera une compréhension enrichie de l’histoire canadienne contemporaine et une archive accessible. Les entrevues que nous menons pour ce projet font partie de nos archives audiovisuelles; le public peut donc accéder à des extraits de ces entrevues et en apprendre davantage sur ces Canadiennes et Canadiens qui sont des actrices et des acteurs de changement.

Qu’aimez-vous le plus dans votre travail au Musée canadien de l’histoire?

Le travail dans un musée est si varié – il n’y a pas deux journées qui se ressemblent! Parce que je suis de nature curieuse, j’aime la variété qui caractérise mon travail. Mais ce que je préfère, c’est de passer du temps avec les collections et de m’asseoir pour interviewer quelqu’un. Quel honneur d’avoir avec moi les histoires de tant de personnes!

Mots-clefs : Kudos printemps 2023