La salle de l’Histoire canadienne, au croisement du passé et du présent

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Il sera très difficile pour les mordus d’histoire de résister à l’attrait de la nouvelle salle emblématique du Musée canadien de l’histoire. Mais comment attirer les autres pour leur faire vivre, à eux aussi, l’expérience de la salle de l’Histoire canadienne? Une bonne partie de la réponse se résume en un mot : la pertinence.

Pourquoi s’intéresser au passé s’il n’a plus rien à voir avec ce que l’on vit aujourd’hui? Lisa Leblanc a entendu toutes les variantes de cette question à l’étape de la planification de la nouvelle salle inaugurée le 1er juillet 2017 au Musée.

« Les gens soupirent et rouspètent quand ils parlent de l’enseignement de l’histoire à l’école secondaire, observe Mme Leblanc, directrice du développement créatif et de l’apprentissage de la salle. Ce n’était, disent-ils, qu’un ramassis de dates et d’événements sans écho pour eux, et ils ne voyaient pas pourquoi ils auraient s’y intéresser. »

C’est pourtant bien simple pour Mme Leblanc : « À vrai dire, ces événements ont encore toute leur pertinence aujourd’hui. Non seulement ont-ils façonné le monde dans lequel nous vivons et le pays que nous habitons, mais le passé est constamment présent tout autour de nous. Il est important de le connaître pour mieux comprendre son propre parcours et la façon dont nous sommes devenus le pays et le peuple que nous sommes aujourd’hui. »

La dernière section de l’exposition reflète cette idée maîtresse. « Nous cherchons à susciter l’intérêt du public en mettant en lumière le rôle du passé dans la construction du présent », explique Mme Leblanc.

Les exemples abondent. La participation du Canada à la Première Guerre mondiale a mené à l’introduction de l’impôt sur le revenu; la Grande Dépression a mené à l’assurance-chômage; la création, en 1963, de la Commission royale sur le bilinguisme et le biculturalisme a mené, dix ans plus tard, à l’apparition de boîtes de céréales bilingues sur les rayons, pour donner un exemple d’effet au quotidien; les traités signés il y a plus d’un siècle, quant à eux, définissent encore certains aspects des relations entre les Premières Nations et le gouvernement du Canada.

« Le Canada que nous connaissons aujourd’hui vient de quelque part, et ce “quelque part”, c’est le passé », résume Mme Leblanc.

Le lien entre le visiteur et l’histoire du Canada est renforcé par le recours à l’outil privilégié par l’exposition pour éclairer le passé : les récits personnels d’expériences vécues. L’objectif était d’humaniser l’histoire canadienne, de la présenter à une échelle et sous une forme qui interpelleraient personnellement les visiteurs, qui les toucheraient.

La directrice de la salle, Chantal Amyot, insiste sur le fait que la salle soit une exposition muséale, c’est-à-dire à la fois une expérience culturelle et une occasion d’apprentissage. Elle ne remplacera pas les livres d’histoire ou l’Encyclopédie canadienne. Cependant, ses collègues et elle espèrent que les visiteurs en repartiront avec une meilleure compréhension de leur pays, un intérêt renouvelé pour son histoire et une réponse à une question toujours d’actualité : quelle est la pertinence de l’histoire dans notre vie aujourd’hui?