Pour tout l’or des prospecteurs : Une petite exposition où il est question de grosses sommes d’argent

Éliane Laberge

La vitrine est juste assez grande pour une expovitrine comme celle-ci. Photo : Musée de la Banque du Canada

La vitrine est juste assez grande pour une expovitrine comme celle-ci. Photo : Musée de la Banque du Canada

Le Musée canadien de l’histoire a pour mandat de veiller à ce que l’histoire du Canada et de ses peuples soit accessible, perçue dans toutes ses dimensions et communiquée de manière à ce que les Canadiennes et les Canadiens se sentent reliés aux événements, expériences, peuples et objets qui ont façonné notre passé. Pour y parvenir, le Musée présente régulièrement des expositions spéciales et des expovitrines provenant de diverses institutions culturelles canadiennes. Une de ces expovitrines, actuellement à l’affiche, nous vient du Musée de la Banque du Canada et porte sur la ruée vers l’or du Klondike. Dans ce tout dernier article, nous invitons Graham Iddon, rédacteur pour le Musée de la Banque du Canada, à nous faire part de ses réflexions sur la création de cette expovitrine.

Quatre reproductions d’immeubles derrière un rail, des batées de prospecteur et des boutons sont tout ce que voit le visiteur au premier abord, en s’approchant de la vitrine. Photo : Musée de la Banque du Canada

Quatre reproductions d’immeubles derrière un rail, des batées de prospecteur et des boutons sont tout ce que voit le visiteur au premier abord, en s’approchant de la vitrine. Photo : Musée de la Banque du Canada

Le Musée de la Banque du Canada, fermé pour d’importants travaux de modernisation, ne dispose plus de lieu physique où tenir ses expositions. Afin de garder les portes de notre musée ouvertes, nous avons créé des expositions destinées à être présentées dans des établissements hôtes. Ainsi, depuis trois ans, le Musée canadien de l’histoire nous héberge généreusement jusqu’à la fin de nos rénovations et met à notre disposition une grande vitrine située au premier niveau. Depuis juin 2016, nous y présentons Pour tout l’or des prospecteurs, notre troisième expovitrine.

Il suffit d’appuyer sur un bouton pour voir s’ouvrir les immeubles et lire les descriptions. Ne vous en faites pas, elles ne comptent pas plus d’environ 80 mots chacune; les panneaux bilingues paraissent toujours un peu imposants! Photo : Musée de la Banque du Canada

Il suffit d’appuyer sur un bouton pour voir s’ouvrir les immeubles et lire les descriptions. Ne vous en faites pas, elles ne comptent pas plus d’environ 80 mots chacune; les panneaux bilingues paraissent toujours un peu imposants! Photo : Musée de la Banque du Canada

Cette dernière raconte la ruée vers l’or du Klondike. Il n’y est toutefois pas question de prospection, d’exploitation minière, ni même d’or en tant que tel. Nous avons laissé ces sujets à l’exposition Ruée vers l’or – Eldorado en Colombie-Britannique. En revanche, Pour tout l’or des prospecteurs s’intéresse aux aspects secondaires de la ruée vers l’or, plus particulièrement à la surprenante économie du Klondike et aux deux banques rivales qui s’y faisaient concurrence.

Une grande attention a été accordée aux détails des immeubles. Celui-ci, toujours debout, est aujourd’hui le théâtre Palace Grand. Photo : Musée de la Banque du Canada

Une grande attention a été accordée aux détails des immeubles. Celui-ci, toujours debout, est aujourd’hui le théâtre Palace Grand. Photo : Musée de la Banque du Canada

Le sujet, incroyablement fascinant, donne lieu à une multitude d’anecdotes sur la cupidité et les obsessions de ses protagonistes, ainsi que sur les conditions de vie difficiles qui ont caractérisé la ruée vers l’or du Klondike. Pour tout l’or des prospecteurs, raconte l’aventure que constituait l’établissement d’une banque dans les régions reculées de l’intérieur du Yukon et les défis singuliers auxquels étaient confrontés ses employés dans une ville frontalière inhospitalière sans foi ni loi. Lors de cette extraordinaire période de l’histoire, le troc était monnaie courante, et les fournitures étaient rares; à certains moments, le sel valait littéralement son pesant d’or! Le coût de la vie, préoccupation constante, teinte l’ensemble de l’expovitrine, où l’on découvre aussi qui s’est réellement enrichi pendant la ruée vers l’or du Klondike.

Série de billets de banque de notre collection, spécialement identifiés pour utilisation au Klondike pendant la ruée vers l’or. Photo : Musée de la Banque du Canada

Série de billets de banque de notre collection, spécialement identifiés pour utilisation au Klondike pendant la ruée vers l’or. Photo : Musée de la Banque du Canada

Chaque époque possède ses propres besoins en matière de monnaie, et les économies de troc ne font pas exception. La Collection nationale de monnaies abrite d’authentiques pièces, chèques, billets de banque et jetons datant de la ruée vers l’or du Klondike. Des billets de banque marqués des inscriptions « Yukon » et « Dawson » occupent la vitrine aux côtés de jetons promotionnels de salles de danse, de saloons et de petits commerces. Ces jetons étaient échangeables contre divers achats, dans un contexte où bien peu de pièces circulaient sur le marché. En fait, avant l’arrivée des banques à Dawson, la poussière d’or était la monnaie la plus courante au Klondike.

Si vous prévoyez passer au Musée visiter Ruée vers l’or! – Eldorado en Colombie-Britannique, un petit détour s’impose pour jeter un coup d’œil à Pour tout l’or des prospecteurs, L’or du du Klondike : plus que des pelles et des pioches, située près de La collection de timbres du Canada.