Années 1960 Établissement d’une base

Sans titre; morse

Sans titre; morse Parr, 1962, CD 1962-056, Photo © MCC

En 1960, le conseil de la West Baffin Eskimo Co-operative embaucha Terrence Ryan, un diplômé de l’Ontario College of Art, pour être le gestionnaire de l’atelier et conseiller artistique en résidence. En 1960 et 1961, la coopérative a produit de solides collections empreintes d’émotion, avec un total respectif de 65 et 83 différentes estampes en relief et au pochoir. En 1961, Ryan a encouragé la création des premières gravures et eaux-fortes sur cuivre – une technique plus directe où les artistes dessinaient directement sur la planche en cuivre.

Tout au long de la décennie, Ryan a invité beaucoup d’artistes du Sud à l’atelier de Cape Dorset à titre d’invités et de conseillers temporaires, pour travailler au côté de graveurs inuits, établissant ainsi le modèle d’exploration, de collaboration et d’invention toujours en vigueur aujourd’hui.

Tente d'été des vieux

Tente d'été des vieux Ashoona, Pitseolak, 1969-1970,
CD 1969-008 i, Photo © MCC

Nombre de femmes éminentes de Cape Dorset sont devenues de remarquables graphistes et ont créé les dessins originaux à partir desquels ont été réalisées certaines des estampes les plus populaires – entre autres, Kenojuak Ashevak, Pitseolak Ashoona, Lucy Qinnuajuak et Napachie Pootoogook. Beaucoup d’hommes de talent ont aussi réalisé des dessins pour l’atelier, dont Kiakshuk, Pudlo Pudlat et Parr. Pendant une grande partie des années 1960, les artistes de l’atelier ont travaillé pour six graveurs, qui transféraient leurs dessins dans des gravures sur pierre et au pochoir – Osuitok Ipeelee, Kananginak Pootoogook, Eegyvudluk Pootoogook, Iyola Kingwatsiak, Lukta Qiatsuk et Timothy Ottochie.

Bêtes curieuses

Bêtes curieuses Kopapik, Simeonie, 1963, CD 1963-069, Photo © MCC

Pendant le reste des années 1960, l’atelier s’est constitué une écurie d’artistes qui contribuaient régulièrement au programme de gravure de Cape Dorset. Les graveurs continuaient de maîtriser de plus en plus diverses techniques – gravure sur pierre, pochoir et eau-forte – et en essayaient périodiquement de nouvelles, par exemple la sérigraphie en 1964–1965. L’atelier s’est également lancé dans une entreprise commerciale de tissus imprimés à la main, qui a disparu progressivement à la fin des années 1960.

The Enchanted Owl

The Enchanted Owl Ashevak, Kenojuak, 1960, CD 1960-024 ii, Photo © MCC

Pendant cette décennie, l’atelier a publié environ 60 à 90 estampes différentes par an, normalement en tirages de 50. Pour faire face à la croissance des opérations, la West Baffin Eskimo Co-operative a construit plusieurs bâtiments pour l’atelier et une résidence.

Cette entreprise nouvelle et sans précédent – un atelier de gravure de l’Arctique appartenant à la collectivité – a été une source de revenus et de fierté pour les habitants de Cape Dorset, offrant la possibilité de raconter les vieux contes, l’histoire, les mythes et les légendes, et d’affirmer leur culture, par le biais de l’art. Le succès de Cape Dorset a incité de nombreuses autres communautés inuites de l’Arctique à créer leur propre atelier de gravure.

La femme qui habite le soleil

La femme qui habite le soleil Ashevak, Kenojuak, 1960, CD 1960-023 ii, Photo © MCC

La femme qui habite le soleil

La femme qui habite le soleil Ashevak, Kenojuak, 1960, CD 1960-023 i, Photo © MCC

Terrence Ryan a été le conseiller artistique en résidence de la West Baffin Eskimo Co-operative de 1960 à 2000. Il est demeuré directeur de Dorset Fine Arts, la branche de commercialisation de la coopérative, jusqu’à sa retraite en 2008.
Le tirage fait référence au nombre d’estampes créées avant la destruction du cliché ou du pochoir. À Cape Dorset, le nombre maximal d’estampes est généralement fixé à 50. Chaque estampe d’un tirage est numérotée individuellement (1/50, 2/50, 3/50, etc.), ce qui rend chaque exemplaire unique.
Bibliographie Générique