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La Grande Crise

Galerie 3 : Le Canada moderne ⟶ Souveraineté et prospérité ⟶ La Grande Crise

Dans le sillage de la chute de la Bourse de New York, en octobre 1929, le Canada s’enfonce dans 10 longues années de difficultés économiques et sociales.

Automne 1929. La Bourse de New York s’effondre, perdant 39 pour cent de sa valeur, soit 10 fois le budget annuel du gouvernement américain. Cette chute déclenche un tsunami qui durera 10 ans à l’échelle mondiale.

Le Canada est parmi les pays les plus touchés. Ses produits ne se vendent plus. Les entreprises font des mises à pied massives. Les revenus des familles fondent, et l’aide de l’État s’avère timide. À l’hiver 1933, le taux de chômage des Canadiens atteint environ 20 pour cent. Malgré tout, on cherche de l’espoir, parfois sous la forme de miracles politiques.

« Les enfants se lamentent – de la faim et du froid. Je suis dans l’impossibilité de leur fournir le besoin qu’il[s] demande[nt], avec franchise c’est bien triste. »
Lettre d’Arsène Gaudet au premier ministre R. B. Bennett, 9 février 1934


Se débrouiller

Durant la Crise, les emplois et l’argent sont si rares et les besoins si criants que les familles n’ont pas le choix de s’adapter. On coud des vêtements à partir de retailles. On assemble des meubles avec du bois de rebut. Ici, une belle courtepointe – de style « carrés de mendiant » teints à la main – juxtaposant des sacs de farine de marque Quaker Oats confectionnée par une dame d’Elginburg, en Ontario.


Réagir à la Crise

La misère est telle que plusieurs cherchent des sorties de secours. Y a-t-il de l’espoir? Trouvera-t-on enfin la lumière au bout du tunnel? Les solutions prennent la forme de mouvements militants et syndicaux, et de propositions variées pour réformer la politique du Canada.

La Marche sur Ottawa

Au printemps 1935, des chômeurs de Colombie-Britannique gagnent un salaire de pitance dans des camps temporaires de travail établis par le gouvernement fédéral. Excédés, ils convergent vers Vancouver pour protester. Pendant deux mois, ils sont mobilisés par la Ligue d’unité ouvrière, un syndicat communiste. La Ligue envoie 1 000 grévistes à Ottawa, par train, pour protester contre les injustices dont ils blâment le capitalisme. Cette « Marche sur Ottawa » est stoppée à Regina : le gouvernement interdit aux trains de continuer. Le 1er juillet, la police et la Gendarmerie royale écrasent violemment une manifestation. La Marche se termine dans le ressentiment.


Des solutions politiques?

La situation économique et sociale des Canadiens est si préoccupante, et souvent désespérée, que des voix multiples se font entendre pour réformer le système. Les partis traditionnels – libéral et conservateur – sentent aussi le besoin de se renouveler. De l’extrême gauche à l’extrême droite, les Canadiens cherchent comment mettre fin au cauchemar de la Grande Crise.

Un conservatisme réformé

Au pouvoir à Ottawa avec le premier ministre R. B. Bennett, le Parti conservateur change de cap en 1935. Il propose un New Deal, comme aux États-Unis, qui accroîtrait le rôle de l’État dans l’économie.

Le catholicisme social

Partout dans le monde, des catholiques cherchent une troisième voie. Ils dénoncent autant les abus du capitalisme que ceux du communisme. Ils sont stimulés par le pape Pie XI et sa lettre Quadragesimo Anno de 1931. Les catholiques sociaux sont actifs au Canada français, notamment avec l’École sociale populaire et un parti comme l’Action libérale nationale.

Un grand groupe de personnes pose pour une photo

Congrès de l’Action libérale nationale tenu à Sorel, au Québec
Photographe inconnu, 22 ou 23 juillet 1938
MCH, Archives photographiques, IMG2015-0380-0001-Dm

Le socialisme démocratique

En 1933, des intellectuels et des militants ouvriers et agricoles adoptent le Manifeste de Regina. C’est la base d’un nouveau parti : la Fédération du Commonwealth coopératif (FCC). Son premier chef, James Shaver Woodsworth, prêche l’évangile social, soit l’amélioration de la condition humaine par des principes chrétiens. La CCF deviendra plus tard le Nouveau Parti démocratique.

Le communisme

Durant la Crise, l’idéologie communiste gagne des appuis, notamment en milieu syndical. Le Parti communiste du Canada connaît peu de succès électoral, malgré le charisme de Tim Buck, son chef de 1929 à 1962.


Pour en savoir plus


Photo au haut de la page :
Soupe populaire à Montréal
Photographe inconnu, 1931
Bibliothèque et Archives Canada, a168131