Main Menu

Les nouveaux arrivants britanniques

Galerie 2 : Le Canada colonial ⟶ L’Amérique du Nord britannique ⟶ Du côté britanniques

Après la Conquête, les Britanniques comprennent rapidement qu’ils ne pourront gouverner le Canada sans la coopération de la population francophone.

Le gouvernement de Londres souhaite transformer les Canadiens en protestants anglophones. Mais comment une petite minorité britannique pourrait-elle imposer sa langue, sa religion et sa culture à une majorité de Canadiens? Pour gouverner efficacement, les dirigeants britanniques présents au Canada doivent respecter la réalité de la population catholique de langue française.

Gouverner de manière pragmatique

Pour diriger cette communauté essentiellement francophone, le gouvernement colonial communique avec elle en français. Les gouverneurs britanniques ignorent discrètement la loi qui interdit aux catholiques d’exercer des fonctions publiques, permettant ainsi à de nombreux Canadiens de demeurer à l’emploi du nouveau gouvernement. Parallèlement au droit pénal anglais, les tribunaux maintiennent la Coutume de Paris en matière de droit civil.


« S’il ne survenait aucune catastrophe qu’on ne saurait prévoir sans regret, la race canadienne devrait, jusqu’à la fin des temps, peupler ce pays. »

– Sir Guy Carleton, gouverneur général de l’Amérique du Nord britannique, 1767

L’Acte de Québec

L’Acte de Québec reconnaît les accommodements pragmatiques, et nécessaires, consentis par les gouvernants britanniques au Canada. En vertu de cette loi, les catholiques peuvent remplir des fonctions publiques, la Coutume de Paris retrouve son statut officiel, l’Église catholique peut de nouveau collecter la dîme auprès des paroissiens et le système français de propriété foncière est maintenu.

 

Sir Guy Carleton

Ardent défenseur de l’Acte de Québec, sir Guy Carleton gouverne la province de Québec de 1766 à 1778.

 

Gabriel-Elzéar Taschereau

Après avoir participé à la défense de Québec en 1759, Gabriel-Elzéar Taschereau connaît une carrière couronnée de succès dans l’administration britannique.

 

Le fleuve Saint-Laurent à Québec

Dans la peinture ci-dessous, un officier britannique vêtu de sa veste rouge et assis au bord de la falaise qui surplombe le Saint-Laurent dessine le paysage qui se déploie sous ses yeux. Théâtre de guerre hier, le fleuve est désormais une voie navigable paisible qui relie le Canada au reste de l’Empire britannique.

 

Les immigrants britanniques

Les quelques Britanniques qui s’établissent au Canada pendant ou peu après la Conquête forment les premières communautés d’expression anglaise de la vallée du Saint-Laurent et d’autres parties de l’Empire britannique en Amérique du Nord. Tous partagent la même expérience : vivre en tant qu’anglophones au sein d’une population essentiellement francophone, dans une région où les Premiers Peuples sont des alliés importants et des partenaires commerciaux.

 

John Caldwell

Au lendemain de la Conquête, les Premiers Peuples, jusque-là alliés des Français, renforcent leurs liens avec la Couronne en adoptant des officiers britanniques, y compris le lieutenant John Caldwell. Ce dernier croit devenir chef, plutôt que membre de la famille, lors de la cérémonie d’adoption.

 

Symboles d’adoption

C’est vraisemblablement pour souligner son adoption par les Anishinabés (Ojibwés) que John Caldwell reçoit ces objets ainsi que les autres bijoux, parures et vêtements qu’il arbore sur son portrait.

 

James Thompson

À son arrivée au Canada, James Thompson est sergent dans le 78e régiment d’infanterie des Fraser’s Highlanders, levé pour combattre en Amérique pendant la guerre de Sept Ans.

Il s’installe ensuite dans la colonie et travaille comme ingénieur civil, une fonction qui lui permet d’établir des liens privilégiés avec les Canadiens. Il apprend le français, se fait des amis canadiens et épouse une Canadienne – qui décède, ainsi que leurs six enfants, avant 1775. Il demeure cependant un protestant de langue anglaise.

 

Dague de James Thompson

Une dague est un long poignard écossais porté par de nombreux highlanders, civils ou militaires.

 

Frances Brooke

Venue rejoindre son mari aumônier militaire à Québec en 1763, où ils demeurent jusqu’en 1768, Frances Brooke rédige le premier roman canadien, The History of Emily Montague, intitulé en français Voyage dans le Canada ou Histoire de miss Montaigu.

Il y est davantage question de sens et de sentiments que de conquête et d’occupation, mais l’autrice y relate, dans une prose vive et sensible, la vie d’une petite société britannique en sol canadien.

 


Photo au haut de la page :
Une vue du bassin de Québec
James Hunter, 1779
Bibliothèque et Archives Canada, 1989-246-3