Exposition
L'exposition
présente plusieurs photographies anciennes ainsi que des œuvres contemporaines

     © Greg Hill
   

Anthropologues
Charles Marius Barbeau

Sir Francis Knowles

Harlan Smith

Frederick Waugh

Artistes
contemporains
Jeffrey M. Thomas
Conservateur invité

Barry Ace

Mary Anne Barkhouse

Rosalie Favell

Greg Hill

Shelley Niro

Greg Staats

Communiqué
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Liens
Greg Hill
Artiste

CARfac


Jaillir de l'ombre – Perspectives photographiques des Premiers Peuples, était présentée du 22 octobre 1999 au 6 janvier 2002 dans la galerie d'art de la salle des Premiers Peuples du Musée canadien des civilisations.

La culture populaire – des images de commerces de cigares, à la télévision, jusqu'aux westerns hollywoodiens – a largement contribué à créer et à enraciner une vision stéréotypée de l'Indien de l'Amérique du Nord. Émergeant de l'ombre que cette vision populaire a jeté sur la vie des Indiens, les deux perspectives que cette exposition ouvre sur les Premiers Peuples explorent les thèmes de la collectivité et de la continuité, de même que l'influence que le passé exerce sur le présent, tant du point de vue culturel qu'artistique.

La première de ces perspectives – À travers l'objectif des anthropologues – examine l'œuvre de quatre anthropologues qui, au début du vingtième siècle, ont étudié les Premiers Peuples pour le compte de la Commission géologique du Canada (maintenant le Musée canadien des civilisations). Constitué à même les milliers de photographies prises sur le terrain et conservées dans les archives du Musée canadien des civilisations, cet étonnant dossier incarne un nouveau genre appelé le « portrait en extérieur ». Illustrant la maîtrise souvent exercée sur le travail photographique par les Autochtones, ces images témoignent du monde en voie de disparition des sujets – tout en se voulant un présent offert aux générations à venir.

Le second aspect de l'exposition – Points de vue des pionniers de la ville – présente l'œuvre de six artistes autochtones contemporains. Leurs divers travaux photographiques expriment le mouvement d'autodétermination, la réalité quotidienne des Autochtones en milieu urbain et aussi, les liens profonds qui unissent les descendants contemporains des Premiers Peuples à leurs ancêtres.

Jeffrey M. Thomas, conservateur invité
Première Nation Onondaga


À travers l'objectif de l'anthropologue

Les anthropologues ont souvent eu recours à la photographie comme outil de documentation sur le terrain, et les archives du Musée canadien des civilisations disposent de plusieurs milliers de clichés portant sur divers aspects de la vie des Premiers Peuples. Ces photographies comprennent de nombreux clichés d'individus spécifiques – un genre photographique que, depuis, on a appelé le « portrait en extérieur ». Ce qui frappe dans les photographies des anthropologues présentés dans cette exposition, c'est l'absence d'images stéréotypées telles que celles de couvre-chefs à plumes d'aigles, de visages peints ou d'arcs et de flèches.

L'intimité du rapport entre le photographe et son sujet est vite apparent dans cette sélection de photographies. Plus qu'une simple documentation anthropologique, ces clichés ouvrent une fenêtre sur le passé. Ce faisant, ils nous permettent de mieux comprendre les êtres en chair et en os que les sujets représentent. À travers ce témoignage photographique, ces derniers ont réussi à montrer la réalité de leur univers de manière à ce que leurs descendants puissent éventuellement la découvrir.


Points de vue des pionniers de la ville

En 1983, le Native American Photographers Show, tenu en Oklahoma, réunissait des artistes des Premiers Peuples venus de tous les coins de l'Amérique du Nord. Cette exposition annonçait non seulement l'émergence d'une nouvelle vision des Premiers Peuples du continent, mais aussi, le fait qu'il y existait un grand nombre d'artistes-photographes autochtones au travail.

Les œuvres contemporaines qui sont présentées dans l'exposition Jaillir de l'ombre reflètent l'héritage des expériences photographiques expérimentales des années 1980. Des artistes comme Shelley Niro et Greg Staats ont fait partie de cette première vague de photographes autochtones contemporains. Leur vision artistique a posé les fondements d'une réaction nouvelle et critique à l'histoire, laquelle s'était bornée à montrer le visage des Premiers Peuples sans pour autant leur donner voix au chapitre.

Au fil des ans, l'intérêt pour la culture des Premiers Peuples, en photographie, a porté sur l'image sublime du – guerrier Indien – celui d'avant l'époque des réserves, quand il se déplaçait librement. Les photographes orientés vers la consommation de masse omettaient aussi de montrer les aspects moins pittoresques de la vie des Premiers Peuples, tant dans les réserves qu'en milieu urbain, pour ne présenter que l'image romantique du « guerrier Indien », selon une vision des plus mercantiles.

À l'inverse, des artistes contemporains comme Mary Anne Barkhouse, Rosalie Favell, Barry Ace et Greg Hill abordent sans détour la réalité urbaine vécue au quotidien par les Premiers Peuples. Plutôt que de perpétuer l'imagerie du passé, ils s'attaquent aux problèmes sociaux complexes de l'époque actuelle par la création d'œuvres d'art photographiques.


Réalisation des pages Web : Charles Whalen