Inuvialuit


Inuvialuit

L'histoire de la danse du tambour

Il y a longtemps, les gens d'une petite communauté connue maintenant sous le nom d'Inuvik demandèrent à Martha Harry et à son mari, des Anciens respectés, de leur enseigner la danse traditionnelle du tambour. Au début, Martha et son mari durent s'exercer à battre la mesure sur un morceau de carton. Au bout de quelques années, toutefois, les gens ont commencé à fabriquer leurs propres tambours avec de l'ivoire, de la peau de caribou, du bois et des tendons. Chacun, enfants compris, voulait apprendre la danse traditionnelle. Il leur a fallu du temps pour apprendre la «Chanson de la chasse au phoque» et les mouvements qui l'accompagnent. Cette chanson parle des gens d'Inuvik, qui devaient chasser parce qu'ils étaient affamés.

La danse du tambour et un festin font encore partie des célébrations et des manifestations spéciales qui ont lieu à Inuvik. Lors des festins, la communauté témoigne de son respect pour les Anciens en les laissant s'asseoir et se faire servir les premiers. Lorsque la danse du tambour commence, les Anciens dansent les premiers.

Des membres de la communauté d'Inuvik, jeunes et vieux, ont formé un groupe appelé The Inuvik Drummers and Dancers. Le groupe s'est produit au Musée canadien des civilisations et dans l'ouest de l'Arctique.

Des danses et des chants

Comme tous les autres peuples du monde, les Inuvialuit de l'Arctique de l'Ouest ont des danses et des chants qui leur sont propres. Avant l'arrivée des Tan'ngit (les Européens) sur notre territoire traditionnel, les Inuvialuit se servaient de chansons et de chants pour raconter des légendes et des histoires, et leur préhistoire, lorsqu'ils se réunissaient. À l'époque traditionnelle, ils organisaient des fêtes et des rassemblements au cours desquels beaucoup de personnes dansaient pour illustrer les paroles des chansons et des chants.

Après l'arrivée des Tan'ngit, la culture inuvialuit commença à se transformer. Entre autres, on enseignait de moins en moins nos danses traditionnelles. Nos Anciens se préoccupaient beaucoup de la transmission de ce type de danse et de nos chansons aux jeunes générations. Ils se rendaient compte qu'un pan entier de notre culture pouvait être perdu et sombrer dans l'oubli. Leur inquiétude incita de nombreux jeunes enthousiastes à apprendre l'art de la danse du tambour sous la direction de nos Anciens. Aujourd'hui, après seulement quatre années d'apprentissage, il existe quatre groupes importants de joueurs de tambour et de danseurs de tout âge. The Inuvik Drummers and Dancers est l'un de ces groupes.

MCC IV-D-2203 - CD98-59-014

Tambour de chaman
Peau de caribou, andouiller
Tuktoyaktuk (Territoires du Nord-Ouest)

L2248.1 - Collection : Tammy Beaulieu

Danseur exécutant la danse du tambour 1995
Stéatite verte
Fait par Angela Tammy Beaulieu
Inuvik (Territoires du Nord-Ouest)

Depuis la formation des Inuvik Drummers and Dancers au printemps 1990, nous avons appris plusieurs de nos chants et dances traditionnels avec l’aide de nos aînés. George et Martha Harry ont consacré beaucoup de temps et d’efforts à nous les enseigner, de même que Sara Tingmiak, Emma Dick et Tom Kimiksana. Nous leur en sommes très reconnaissants. Debbie Gordon-Ruben a aussi fourni un appui inestimable en transcrivant les chansons enregistrées sur cassette en inuvialuktun. Billy Day a voyagé avec nous pour interpréter les chansons. Sa collaboration avec les Delta Drummers originaux et ses conseils ont été fort appréciés.

Nous avons eu la bonne fortune d’être invités à des événements spéciaux hors d’Inuvik. En novembre 1990, neuf membres de notre groupe, ainsi que Billy Day, sont venus donner un concert au Musée canadien des civilisations. Nous avons aussi été à Yellowknife, en compagnie des tambours et danseurs d’Aklavik et de Tuktoyaktuk. Nos voyages à Holman, Aklavik et Tuktoyaktuk ont également été très enrichissants.

Quand nous nous produisons lors d’événements communautaires, les aînés et les autres Inuvialuit sont toujours impressionnés et très heureux de nous voir faire des efforts pour perpétuer notre tradition. Nous aimons beaucoup ce que nous faisons et apprécions énormément la réaction positive de notre public.