Dès la fin des années 1950, les Colangelo appartenaient à un groupe d’immigrants italiens dont le nombre ne cessait de croître à Toronto. Ils avaient choisi de vivre dans un quartier qui se développait rapidement dans le contexte d’après-guerre et qui devenait l’un des plus importants secteurs d’accueil d’immigrants venus d’Italie. C’est ainsi que le quartier fut rebaptisé « Corso Italia ».
Le cœur géographique du quartier se situait à l’intersection de la rue Dufferin et de l’avenue St. Clair. Les Colangelo habitaient avenue Arlington, à deux ou trois pâtés de maisons de là, au nord-est.
Connie et sa famille durent subir les effets désagréables de l’hystérie du temps de guerre, au moment où les personnes d’origine italienne vivant au Canada étaient considérées comme des « sujets de pays ennemis » par le gouvernement et traitées avec suspicion, ou une franche hostilité, par la société canadienne. Cela expliquait en partie pourquoi le groupe avait tendance à se replier sur lui-même et pourquoi ses membres limitaient leurs fréquentations à leur seul milieu.
Comme bien des Italiens de Toronto, Connie et sa famille attachaient une très grande valeur aux liens familiaux, y compris les relations avec les membres de leur famille étendue. Ces liens s’exprimaient en partie dans le cadre de célébrations diverses : anniversaires, baptêmes, mariages, etc. L’été, en fin de semaine, les familles se réunissaient et partaient en pique-niques qui duraient une journée entière. Les grandes fêtes de Noël et de Pâques étaient des occasions de partager de longs repas.