La salle du Canada


Des Rébellions à la Confédération, 1837-1867

Le module Des Rébellions à la Confédération, 1837-1867, traverse la tumultueuse période de 30 ans précédant la Confédération, à partir des Rébellions de 1837-1838 dans les Haut et Bas-Canada.

Des réformateurs se sont soulevés contre le régime colonial britannique afin de se battre pour la démocratie – le droit de la population d'élire ses gouvernants – et d'abolir les privilèges de l'aristocratie. Les rebelles ont perdu leurs batailles, mais leurs efforts ont préparé l'avènement d'un gouvernement responsable et jeté les bases d'un nouveau pays, le Canada.



LE 4 DÉCEMBRE 1837 – DE L'ORAGE DANS L'AIR DANS LE HAUT-CANADA

Des Rébellions à la Confédération commence là où se termine la section sur les Loyalistes.

© Musée canadien des civilisations, Photo Steven Darby, IMG2010-0134-0009-Dm

Les visiteurs traversent la Montgomery Tavern de Toronto et se retrouvent au milieu des rebelles menés par le journaliste William Lyon Mackenzie. Furieux du rejet des réformes démocratiques qu'ils proposaient, les rebelles quittèrent la taverne le 4 décembre 1837, armés de mousquets, de fourches et de bâtons.

Ils affrontèrent la milice coloniale, plus nombreuse et mieux équipée qu'eux, au cours de batailles qui atteignirent leur point culminant le 7 décembre. C'est alors que les forces coloniales attaquèrent la taverne et l'incendièrent. Les rebelles se dispersèrent et plusieurs furent arrêtés. Mackenzie et certains de ses partisans fuirent aux États-Unis où ils menèrent quelques raids. La Rébellion prit fin avec la défaite de Mackenzie lors de la bataille du Moulin-à-Vent, à Prescott, en novembre 1838.




NOVEMBRE 1837 – LA RÉBELLION ÉCRASÉE DANS LE BAS-CANADA

De la taverne, les visiteurs se rendent à la prison du Pied-du-Courant, à Montréal, où 1 367 Patriotes furent détenus entre 1837 et 1839 pour leur rôle dans les Rébellions du Bas-Canada. Le leader politique Louis-Joseph Papineau mena la révolte, qui couva pendant des années avant d'éclater le 23 novembre 1837. Ce jour-là, des forces rebelles gagnèrent une bataille à Saint-Denis. Les combats se poursuivirent à Saint-Charles et à Saint-Eustache, où des troupes britanniques pillèrent et incendièrent des maisons et des granges. Ils prirent fin en novembre 1838, quand les Patriotes furent vaincus à Beauharnois, Odelltown et Lacolle. En tout, 300 Patriotes et 27 soldats gouvernementaux furent tués, 12 rebelles furent pendus et 58 envoyés dans des camps de détention en Australie.

© Musée canadien des civilisations, Photo Steven Darby, IMG2010-0221-0002-Dm

Cette pièce évoque la dureté des conditions imposées aux prisonniers. Les murs sont couverts de saleté et de graffitis, et une cellule exiguë représente l'espace que partageaient jusqu'à quatre hommes. Un prisonnier, assis à une table de la salle commune, écrit à sa femme. Les visiteurs peuvent écouter des romances populaires du XIXe siècle racontant la vie pénible des Patriotes.

© Musée canadien des civilisations, Photo Marie-Louise Deruaz, no. A-2472, IMG2009-0063-0087-Dm

Un peu partout dans la pièce, les visiteurs découvrent divers artefacts historiques, dont la tabatière et la montre de gousset de Papineau, ainsi que la ceinture fléchée du docteur Jean-Olivier Chénier, meneur des Patriotes à Saint-Eustache. Des morceaux d'une poignée de porte brisée racontent une histoire effrayante. Elle proviendrait de l'église de Saint-Eustache, où environ 70 Patriotes moururent quand les soldats britanniques mirent le feu à l'édifice en décembre 1837.



LES QUARTIERS D'UN OFFICIER BRITANNIQUE

À côté de la salle commune de la prison, les visiteurs trouveront une reconstitution fascinante d'une peinture de Cornelius Krieghoff illustrant les loisirs d'un officier britannique à Montréal dans les années 1840, peu après l'échec des Rébellions. La pièce, véritable bric-à-brac, est remplie de spécimens zoologiques, botaniques et ethnographiques. Il y a aussi de nombreux croquis et aquarelles, ainsi que des articles de sport et des accessoires de pêche et d'équitation.



1839-1867 – EN ROUTE VERS LA CONFÉDÉRATION

Les sinistres murs de la prison mènent à un espace plus lumineux, où une chronologie multimédia présente les évènements et les personnages clés des années ayant suivi les Rébellions. Parmi eux figure lord Durham, le gouverneur général qui recommanda l'établissement d'un gouvernement responsable et la fusion du Haut-Canada et du Bas-Canada. Il heurta les Canadiens français en réclamant leur assimilation. Cet épisode conduisit à l'Acte d'Union de 1841, qui réunit les deux régions, fit de l'anglais la seule langue officielle et donna au Canada-Est (le Bas-Canada) une proportion relativement plus faible de représentants élus.

© Musée canadien des civilisations, Photo Steven Darby, IMG2010-0221-0006-Dm

Robert Baldwin et Louis-Hippolyte Lafontaine formèrent une coalition pour diriger l'Union et jurèrent d'instaurer un gouvernement parlementaire responsable. En 1849, ils firent adopter une loi pour indemniser les citoyens – surtout des Canadiens français – qui avaient perdu des biens lors des Rébellions du Bas-Canada. Le nouveau gouverneur général, lord Elgin, refusa d'invalider la loi, ce qui provoqua des émeutes à Montréal. Une vidéo montre comment une foule d'émeutiers anglais mit le feu au Parlement – qui se trouvait alors à Montréal. On peut voir aussi un souvenir insolite de ce soulèvement : deux pierres lancées contre lord Elgin que son épouse a récupérées et étiquetées.

La chronologie conduit ensuite les visiteurs aux Conférences de Charlottetown et de Québec, en 1864, où John A. Macdonald et George-Étienne Cartier rencontrèrent des délégués de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l'Île-du-Prince-Édouard pour discuter d'une union politique.

Les négociations ont mené à la Confédération, le 1er juillet 1867. On avait tenté d'équilibrer les gouvernements national et régionaux, et de prévoir des réformes démocratiques, des liens économiques et un fondement juridique aux droits linguistiques. Trente ans après l'amorce du processus par les Rébellions, la plupart des réformateurs – mais pas tous – saluèrent la naissance d'un nouveau pays.

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