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Le barrage des Chaudières

La chute des Chaudières

La rivière des Outaouais s'abaisse abruptement d'une berge à l'autre dans un ensemble de chutes entrecoupées d'îles dont la plus grande chute en forme de fer de cheval tombe d'une hauteur de quelques 10 mètres. On utilise l'expression «  des Chaudières », car on distinguait la « grande chaudière », qui désignait cette grande chute, et la « petite chaudière », qui référait à la chute qui disparaît maintenant sous les édifices de la Domtar, sur la rive québécoise de la rivière. Cette petite chaudière est identifiée comme étant « le trou du diable » depuis le début du XXe siècle. D'autres petites chutes tombent aussi entre les bâtiments du côté ontarien de la rivière. La commission de toponymie du Québec identifie le lieu comme étant « la chute des Chaudières ».

Bien que le courant de la rivière des Outaouais soit impressionnant au printemps, il arrivait souvent, au cours de l'été et à l'automne, que l'écoulement de l'eau soit ralenti au point d'empêcher le fonctionnement régulier des engins et des turbines pour actionner la machinerie. Il est même arrivé qu'on puisse traverser une partie de la rivière sur les rochers au-dessus de la grande chaudière. C'est pourquoi, dès la première décennie du XIXe siècle, Philemon Wright construisit une première jetée pour utiliser la force hydraulique de la chute du trou du diable qu'il nommait la « Petite Chaudière ».

Par la suite, de nombreuses jetées furent construites par chacun des propriétaires industriels établis sur les rives et les îles, près des chutes, pour diriger l'eau vers leur outillage et leurs turbines. Ces barrages ou jetées étaient l'objet de nombreuses disputes entre les usagers. Avec l'arrivée de l'électricité, la compétition se fit plus vive. Pour régler les différents, les propriétaires et les locataires des pouvoirs hydrauliques des Chaudières s'unirent, en 1905, pour y faire construire un seul barrage, utilisable par tous, au-dessus de la grande Chaudière.

Le barrage est construit en 1908 et mis en opération en 1910 dans le but de contrôler et d'uniformiser le niveau d'eau et d'ainsi répartir l'utilisation des forces hydrauliques. Cet ouvrage, qui épouse la forme géomorphologique originale de la chute, est un exemple rare de barrage à poutrelles de retenue. Il est un des premiers barrages hydroélectriques au Québec et le premier sur la rivière des Outaouais.



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